Meurtre de Pierre Nasica : le procès démarre jeudi

Le procès de Yacine Sid, d’un jeune homme accusé d’avoir tué de 25 coups d’arme blanche un ami âgé de 15 ans, en novembre 2010 à Belfort, s’ouvrira jeudi devant la cour d’assises de Haute-Saône et du Territoire-de-Belfort, à Vesoul. Sept jours d’audience. Verdict est attendu le vendredi 12 avril. Le meurtrier présumé a toujours clamé son innocence. 

 

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Yacine Sid, le lycéen soupçonné d'avoir tué Pierre Nasica était âgé de 18 ans au moment des faits. Ayant toujours clamé son innocence, il comparaît pour le meurtre de celui qu’il décrit comme son "meilleur ami". Il encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Pierre Nasica, adolescent apprécié et sans problème, avait disparu le 27 novembre 2010 après sa sortie du lycée Condorcet de Belfort, vers midi. Pour le retrouver, sa famille et ses amis avaient notamment placardé des affiches dans les rues. Son cadavre avait finalement été découvert le mercredi suivant, les mains liées à l’avant du corps, au fond d’une casemate des fortifications de Belfort.

 L'arme du crime jamais retrouvée

Il avait été lardé de 25 coups d’arme blanche au niveau de la tête, du cou et du visage. L’arme, probablement un couteau, n’a jamais été retrouvée.

Le 20 janvier 2011, Yacine Sid, dernière personne aperçue en sa présence, était mis en examen et écroué."Dans son sac, il y avait des taches du sang de Pierre, il a complètement changé de vêtements et de chaussures le samedi et il a menti sur son emploi du temps", souligne l’avocat de la famille Nasica, Me Yves Bouveresse.

Les défenseurs de Yacine Sid, Mes Alain Dreyfus-Schmidt et Patrick Uzan plaideront pour leur part l’acquittement, considérant leur client "bien trop frêle par rapport à Pierre pour commettre un tel crime". Me Dreyfus-Schmidt entend "prouver qu’il n’a pas pu tuer son copain et arriver ensuite au travail sans une égratignure, ni une goutte du sang sur le corps".

Deux versions 

"On désigne Sid Yacine comme le coupable idéal parce qu’on n’en a pas trouvé un autre. On a mené une instruction à charge contre lui alors qu’il n’a pas de mobile", renchérit Me Uzan. La défense demandera à la cour d’assises de se déplacer à Belfort, pour démontrer "l’impossibilité de commettre les faits dans le temps imparti".

Selon la version de l’accusé, les deux amis auraient eu le jour du drame un rendez-vous avec trois dealers pour parler d’une dette d’environ 600 euros. Yacine aurait pu quitter les lieux, laissant Pierre aux prises avec le trio. Il ne se serait pas présenté à la police après la découverte du cadavre de peur de représailles. Les investigations n’ont pas permis de retrouver la trace des trois hommes qu’il évoque. "Je n’y crois pas une seule seconde", dit Me Bouveresse. Il dénonce les "déclarations fluctuantes" et "contradictions" de l’accusé qui a donné cette version deux mois après sa mise en examen.
Aucun élément de l’enquête de police judiciaire n’a permis de corroborer l’hypothèse d’un trafic de stupéfiants, qui repose sur les seules déclarations faites par Yacine après la disparition de Pierre.

L’accusation reposera en revanche sur un litige qui opposait les deux amis à propos d’escroqueries à la carte bleue faites par Yacine, à l’insu de Pierre. Les deux garçons avaient rendez-vous le jour du crime pour en discuter. 

Le meurtre de Pierre Nasica avait provoqué une vive émotion dans la région. Quelque 1.500 personnes avaient défilé pour lui rendre hommage à Belfort, et un millier avaient assisté à ses obsèques dans sa commune de Dampierre-les-Bois (Doubs)

(source : AFP)

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