Municipale à Besançon  : Jean-Louis Fousseret ne soutiendra “aucun candidat en particulier”

Le maire sortant, ex-socialiste et marcheur de la première heure, a dévoilé dans un communiqué sa position en vue du  second tour de l’élection municipale à Besançon. Un choix cornélien

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Il avait promis de s'exprimer. Ce mercredi 24 juin 2020, Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon depuis 2001 a finalement choisi ... de ne pas se positionner. "Je suis un homme libre et c’est en homme libre que je vais quitter la mairie de Besançon" déclare-t-il dans un communiqué. "Je ne soutiendrai donc aucun candidat en particulier (...) Je voterai en mon âme et conscience pour le ou la meilleur-e- des candidat-e-s. Il ne m’appartient pas de vouloir influencer le vote des bisontines et des bisontins qui doit rester un vote d’engagement à des idées, d’adhésion à un projet et un vote de liberté".

La situation était inconfortable pour lui depuis le 15 mars. 56e sur la liste "Ensemble !", il soutenait en effet sans réserve Alexandra Cordier, sa proche conseillère depuis 12 ans.

L'ex-référente départementale d'En Marche avait été  exclue du parti présidentiel pour avoir mené campagne face au candidat LREM officiellement investi Éric Alauzet. Mais le soir du 1er tour, elle n'avait pas réussi à dépasser les 5% (4,57% - 1.141 voix), ce qui lui aurait permis une éventuelle fusion avec une des trois listes à plus de 10 % et qui se sont maintenues.

Le 18 juin 2020, Alexandra Cordier annonçait qu'elle soutiendrait, avec la plupart de ses colistiers, le projet du LR Ludovic Fagaut, dauphin du sénateur Jacques Grosperrin et adversaire historique de Jean-Louis Fousseret.

L'impossible choix

Tous les regards se sont alors tournés vers le maire sortant. Que faire ? Un choix éminemment cornélien pour Jean-Louis Fousseret. Soutenir coûte que coûte Alexandra Cordier et par ricochet soutenir son propre opposant Ludovic Fagaut ? Soutenir le candidat officiel LREM Éric Alauzet qui lui avait damé le pion lors de l'élection législative en 2012 ? Soutenir le projet d'Anne Vignot avec qui il travaille depuis 2014 au sein de sa majorité plurielle ? Ou ne rien dire ?

Si les équipes des candidats ont pu faire fi de s'intéresser à sa décision en arguant sur la volonté de tourner une nouvelle page de la vie politique bisontine, elles étaient pourtant toute dans l'attente d'un positionnement du maire sortant.

Face à l'impossibilité du choix, Jean-Louis Fousseret n'en a donc pas fait.

Le communiqué de Jean-Louis Fousseret

"Je suis un homme libre et c’est en homme libre que je vais quitter la mairie de Besançon le 3 juillet prochain après 37 ans de vie municipale, dont 19 comme Maire.

Je me suis engagé en politique en 1975 auprès de Robert SCHWINT et toujours au département, à la ville, à la communauté urbaine ou à l’Assemblée nationale ce qui m’a guidé c’était l’intérêt général des Bisontines et des Bisontins.

Je suis fier d’avoir ainsi pu consacrer une partie de ma vie à l’action municipale, d’avoir pu accompagner les plus fragiles, et en même temps travailler avec les forces vives de notre territoire pour maintenir un fort développement économique et assurer le rayonnement de Besançon malgré toutes les difficultés rencontrées pendant ces 20 dernières années.

Parce que c’était mon devoir, j’ai assuré au-delà de la durée prévue de mon mandat la gestion, heure par heure, avec M. le Préfet, de cette terrible crise sanitaire du Covid 19 que nous sommes encore en train de traverser avec un seul objectif être toujours présent et agir pour nos concitoyens. 

Je savais qu’en choisissant cet engagement municipal, je ne choisissais pas la facilité et je remercie les Bisontines et les Bisontins pour leur fidélité et leur confiance qui nous unissent depuis 19 ans.

Au cours de toutes ces années, j’ai toujours recherché le consensus pensant que à gauche comme à droite comme au centre il y avait des idées à défendre et à appliquer si elles étaient au-delà de toute idéologie destinée à satisfaire cet intérêt général qui a été le fil rouge de mon action.

C’est d’ailleurs cette vision des choses qui m’a fait m’engager auprès d’Emmanuel MACRON en avril 2016. Ce n’était à cette époque pas un choix opportuniste, mais un choix d’un homme libre qui n’est pas un automate.

Je suis, vous le savez, un homme de gauche, de centre gauche, un homme d’ouverture qui veut aller au-delà des partis et des clivages politiques.

Dans cette logique, je ne soutiendrai donc aucun candidat en particulier. 

Je pense que le temps des maires directeur de conscience est terminé. Je voterai en mon âme et conscience pour le ou la meilleur-e- des candidat-e-s.

Il ne m’appartient pas de vouloir influencer le vote des bisontines et des bisontins qui doit rester un vote d’engagement à des idées, d’adhésion à un projet et un vote de liberté.

Cette liberté qui est le fondement même de notre République. Cette liberté que j’ai toujours respectée pour être le maire de TOUS les bisontins".

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