Opération “Colbert III” : plus de 300 kg de tabac de contrebande incinérés à Besançon

VIDÉO • Ce mercredi 16 juillet 2025, 302 kg de tabac de contrebande on été incinérés à Besançon. Ce tabac, principalement en provenance du Luxembourg, a été saisi lors d'une vaste opération baptisée "Colbert III".

© Sacha B.

Depuis le début de l’année 2025, dans le Doubs et la Haute-Saône, c’est plus d’une tonne de tabac de contrebande qui a été saisit. C’est dans ce cadre que les services douaniers du Doubs mettent en place des opérations annuelles.

Opération de masse, "Colbert III"

Ces 300 kg de marchandises illégales ont en majeure partie été réquisitionnées en huit jours. Cette action, baptisée Colbert III, fait suite à une première datant de juin 2023, puis une seconde en mars 2024. Cette opération de masse, a mobilisé 168 douaniers, onze services différents ainsi que l’aide de la gendarmerie et de la police nationale. Selon Christian Solliez, adjoint de la directrice régionale des Douanes de Franche-Comté, plus de 80% de la marchandise récupérée venaient du Luxembourg.

Colbert III s’est déroulé du 4 au 11 juin 2025. Les contrôles dans des restaurants, bars à chicha et surtout des épiceries de nuit ont été renforcés. La dernière journée se déroulait " l’opération frontières". Le même jour, ce sont plus de 272 véhicules qui ont été contrôlés, avec notamment, la saisie d’un véhicule contenant plus de 50 kg de marchandise illégale.

Le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs, Laurent Perraut, a précisé que 80 fonctionnaires de police s’étaient impliqués pendant ces huit jours. Leurs cibles principales étaient la revente sur le terrain, notamment dans les cités. M. Perraut a souligné la complexité de ces saisies, notamment du fait que "dans la revente sur le terrain, celle de tabac n’est pas tout le temps associée à la revente de produits stupéfiants". Les squats étaient également très visés, car "ils sont des lieux de refuge idéals", a-t-il indiqué.

La gendarmerie du Doubs, qui coopère quotidiennement avec la douane, s’est concentrée quant à elle sur les contrôles aux frontières, surtout lors du dernier jour de l’opération.

Comment expliquer autant de trafic ?

Selon Christian Solliez, entre 2022 et 2024, ce sont plus de 800 infractions qui ont été recensées, pour 25 tonnes de marchandises récupérées. De plus, une nouvelle menace apparaît depuis peu : les usines clandestines. Déjà sept ont été découvertes en France, 200 en Europe, mais aucune en Franche-Comté.

Le président des buralistes du Doubs, Frédéric Roland, a exprimé ses inquiétudes vis-à-vis du prix du paquet de cigarettes en France. Il explique que "40% à 50% du marché du tabac en France vient du marché parallèle". La différence avec les autres pays est selon lui bien trop importante. Christian Solliez précise que les paquets au Luxembourg et en Suisse sont à respectivement 6 et 10 euros, contre 13 euros en moyenne en France. Pour le tabac à rouler, le ratio peut atteindre un pour quatre par rapport au prix du Luxembourg.

Le directeur adjoint des douanes de Franche-Comté a souligné "l’importance" d’une harmonisation fiscale avec les autres pays, notamment les frontaliers. Cela pourrait, selon lui, conduire à une diminution du trafic parallèle.

La France face aux tabacs clandestins

Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, ainsi que Christian Solliez, ont tenu a précisé que la coopération des douanes avec les différentes instances d’autorités était "quotidienne".

Pour lutter contre le marché noir, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique avait mis en place un "plan tabac 2023 – 2025". Ce plan visait à aider les douanes à faire face à la hausse du trafic illicite du tabac, à l’aide de scanners, de chiens tabacs actifs ou encore d’un renforcement de présence sur les réseaux sociaux. Le ministère a d’ores et déjà annoncé qu’un nouveau plan de trois ans étaient en préparation.

Pour les peines, elles sont assez variées et dépendent fortement de la quantité saisie. Les véhicules transportant de la marchandise illégale sont désormais plus régulièrement réquisitionnés. Les amendes vont d'une à deux fois la somme de la marchandise récupérée. Les peines de prison sont aussi possibles, "souvent avec du sursis", indique Christian Solliez.

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