Pourquoi les ministres, y compris Alain Joyandet, volent-ils en jet privé ?

« Le patriotisme économique, oui ! Mais pas pour mon jet privé… », titre un article publié sur le site Médiapart qui fait notamment allusion au déplacement d’Alain Joyandet en Haïti effectué avec une compagnie étrangère et qui aurait coûté 160 000€.

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« Depuis plusieurs mois, les exemples se multiplient de membres du gouvernement qui, non contents de snober Air France, jettent leur dévolu sur des compagnies privées étrangères pour effectuer leurs déplacements ministériels en avion, alors qu’il existe une offre importante de sociétés françaises sur ce type de marché. L’affaire fait sérieusement tousser dans le transport aérien hexagonal. Les patrons de sociétés françaises ne décolèrent pas face à ces «mauvaises manières» de l’Etat », écrit Mediapart en citant Michel Dreyfus, propriétaire d’une compagnie aérienne dans la région lyonnaise qui rappelle que « les sociétés étrangères ne sont pas soumises à la stricte réglementation de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), échappent au régime fiscal national et profitent, pour certaines d’entre elles, d’un droit du travail plus avantageux pour leurs salariés. Résultat : elles sont en mesure de proposer des tarifs beaucoup plus attractifs ».
 
Pour le déplacement à Port-au-Prince du secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet, le ministère des Affaires étrangères a choisi une compagnie basée à Eindhoven (Pays-Bas), alors que plusieurs compagnies françaises avaient été démarchées, explique Mediapart.
 
« Le sous-ministre est finalement parti jeudi 14 janvier au soir de Paris pour se rendre en Haïti, après avoir fait escale vers 22 heures à Luxeuil à bord d’un Falcon 900 de 14 places. L’engin est immatriculé PH.LCG appartient à la compagnie hollandaise Solid’Air. Le jet a transporté M. Joyandet, trois conseillers, un officier de sécurité et quatre journalistes. Retour dimanche 17.
 
Un voyage comme celui-là coûte dans les 160.000 euros, d’après les estimations fournies à Mediapart par des spécialistes du transport aérien privé.
 
Interrogé pour comprendre la raison de ce choix plutôt qu’un autre, le cabinet de M. Joyandet nous a répondu : «La DGAC était en grève ce jour-là et nous avons fait affaire avec Jet Solutions (une compagnie d’affrètement, NDLR). C’est tout ce que l’on peut vous dire », décrit Mediapart.
 
D’autres exemples avec d’autres ministres (Kouchner, Mitterrand, Estrosi…) illustrant ces dérives sont cités dans l’article de Mediapart qui rappelle aussi au passage que l’ETEC (unité de l’armée qui assure les déplacements présidentiel et gouvernementaux) compte une dizaine d’avions.
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