Pow Wow : “Je suis fière d’être Amérindienne”

Elle chasse, elle pêche et fabrique elle-même ses vêtements. Chantal est Algonquine et vit au Québec. Elle partagera un peu de sa culture ancestrale ces 27 et 28 juin à Ornans, à l’occasion du grand rassemblement, et expliquera ce que signifie être Amérindien aujourd’hui.

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Si aujourd’hui sa vie ressemble à celle de la majorité des Québécois avec "tout le confort de la modernité", Chantal a conservé certaines pratiques de la vie ancestrale. "Nous continuons de chasser nos caribous et nos orignals (ndlr : Les Algonquins sont un peuple de chasseurs-cueilleurs) et nous fabriquons aussi beaucoup d’artisanat."

On pourra d’ailleurs la retrouver sur un stand au pow-wow ces 27 et 28 juin, présentant diverses créations : bracelets composés d’os d’animaux, vêtements, boucles d’oreilles à base de plumes.

L'esprit communautaire avant tout

Avide de partager ses rites et ses croyances, cette amérindienne est intervenue durant quelques jours dans des classes d’Ornans et des alentours avant le grand rassemblement. "Les enfants nous ont posé beaucoup de questions. Nous leur avons expliqué que nous sommes aujourd’hui sédentaires et que nous vivons, comme eux, dans des maisons. Mais aussi que j’utilise une machine à coudre pour fabriquer mes vêtements, ou encore que nous avons des écoles."

L’intérêt de ce grand pow-wow pour elle, est justement de se rapprocher des gens et de faire prendre conscience au plus grand nombre de ce qu’ils ont perdu : comme ce lien vital avec la nature ou encore l’esprit communautaire.

"Nous vivons dans la Baie de Saint Paul (à une heure environ de la capitale). Chez nous, il fait froid six mois par an, nous sommes habitués à faire des chasses communautaires, pour ceux qui ne peuvent plus le faire." Chantal explique, par ailleurs, que les anciens ont une place importante dans leur culture. "Ils ont une connaissance dans laquelle on puise."

Encore mal vus il n'y a pas si longtemps

Elle retire une grande fierté de sa double culture et se réjouit de voir que "les jeunes cherchent à se réconcilier avec leur spiritualité." Ils retrouvent leurs racines amérindiennes, "il existe même des formations universitaires aujourd’hui."

Alors qu’il n’y a pas si longtemps (dans les années 80), on arrachait les Amérindiens à leur langue et leur culture. "C’était assez mal vu", raconte Chantal, en évoquant le parcours de sa maman. "Dans les pensionnats, il ne fallait pas en parler, sinon on était réprimandé." D’autres tribus et d’autres pratiques seront à découvrir tout au long du week-end. Sans oublier, les représentations de chants et danses sacrés à 15h, pour une totale immersion.

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