Procès du bébé secoué: la nourrice a un “doute” sur son fils, qui s’accuse

L’assistante maternelle de 44 ans jugée aux assises depuis lundi pour avoir mortellement secoué un bébé en 2007 à Beaune (Côte-d’Or) a dit jeudi avoir toujours un « doute » sur la responsabilité de son fils, qui s’accuse de violences sur le nourrisson.

Le 30 janvier 2007, Nicolas, âgé de 8 mois, avait été pris de violentes convulsions au domicile de sa nourrice, Nathalie Lamalle. Le bébé était décédé quelques heures plus tard à l'hôpital.  "Je n'ai jamais accusé mon fils, j'ai dit que mon fils peut avoir des gestes de violences", a déclaré Mme Lamalle. "Par rapport à Nicolas, mon doute ne s'est pas levé", a-t-elle dit.

L'assistante maternelle a répété n'avoir "rien fait à cet enfant". "Moi, je n'ai pas vu quoi que ce soit", a-t-elle ajouté. Jeudi, l'un des fils de la nounou, âgé aujourd'hui de 16 ans, est venu à nouveau s'accuser d'être responsable des lésions du bébé, expliquant dans un premier temps avoir laissé l'enfant lui échapper des mains et dans un deuxième temps lui avoir fait tomber son cartable dessus et lui avoir donné un coup de pied.

Au cours de l'instruction, le jeune garçon avait avoué les faits, avant de revenir sur ses déclarations. Il avait bénéficié d'un non-lieu mais sa mère a été renvoyée devant la cour d'assises de Côte-d'Or pour "coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne ayant autorité".

L'avocat des parents du bébé, Me Arnaud Bibard, a estimé que les explications de l'adolescent "ne collent pas". "C'est un adulte qui a fait ça", a-t-il poursuivi, au regard de l'importance des traumatismes constatés sur l'enfant. L'autopsie avait révélé que le décès était consécutif à une hémorragie cérébrale liée au syndrome du bébé secoué. Le nourrisson avait également l'estomac éclaté.

"Nous, on ne sait pas et on veut savoir. On n'a toujours pas compris ce qui s'était passé et on ne saura probablement jamais", a regretté la mère de la victime. "Une version en remplace une autre", a-t-elle déploré, considérant que le fils de la nourrice est une "victime collatérale" dans cette affaire.  Le verdict est attendu vendredi.

(source : AFP)

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