Procès Zepeda : le deuil impossible du dernier petit ami de Narumi

Le dernier petit ami de Narumi Kurosaki a confié ce mardi 12 décembre 2023 devant les assises de la Haute-Saône son deuil impossible et exigé que "justice soit faite", au septième jour du procès en appel de Nicolas Zepeda, rejugé pour l'assassinat de l'étudiante japonaise.

© Alexane Alfaro

Sept ans après la disparition de Narumi Kurosaki, dont le corps n'a jamais été retrouvé, Arthur del Piccolo, 28 ans, évoque son "deuil qui ne se terminera jamais vraiment" : "chaque année en décembre, je pense automatiquement à elle (...)  Narumi et moi, on aurait pu aller bien ensemble." "J'aimerais que justice soit faite", que "le coupable soit condamné", lance-t-il. Narumi a disparu il y a sept ans, "sept ans sans réponses concrètes", poursuit le jeune homme. "Je pense que ces réponses, on ne peut les avoir que par une seule personne, s'il accepte de nous les donner", glisse-t-il à l'attention de l'accusé, mais sans le citer. A quelques mètres de lui, le Chilien de 33 ans l'écoute sans ciller.

"Dans la vie il y a parfois des choses à se pardonner soi-même", Arthur del Piccolo.

Arthur del Piccolo revient sur les "moments vraiment formidables" passés avec l'étudiante japonaise entre septembre et début décembre 2016, ses projets avec la jeune femme, comme la présenter à ses parents à Noël, glisse cet amoureux du Japon, pays où il exerce en tant qu'ingénieur commercial. Il confie aussi ses "remords" : "dans la vie il y a parfois des choses à se pardonner soi-même. Si je n'avais pas fréquenté Narumi en septembre ou si j'avais insisté pour la voir le dimanche (4 décembre) au soir, on n'en serait pas là aujourd'hui. Peut-être qu'elle serait vivante..."

Nicolas Zepeda, venu en France début décembre 2016, a reconnu la semaine dernière s'être rendu de son propre chef à la chambre de Narumi, qui avait rompu avec lui quelques mois plus tôt. Il l'y avait retrouvée le 4 décembre et avait passé la nuit avec elle avant qu'elle ne disparaisse sans laisser de trace. M. del Piccolo avait reçu les jours suivants plusieurs messages de Narumi, dont un de rupture très abrupt le 8 décembre. Les enquêteurs pensent que ces messages ont été envoyés par l'accusé qui aurait usurpé les comptes de l'étudiante pour brouiller les pistes et retarder les recherches.

Le message du 8 décembre "m'a détruit mentalement", confie Arthur. Mais il était aussi "intriguant" car il était "très convaincant et à la fois absurde. Il n'y avait rien à y répondre".

(Source AFP)

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