Quand l’Europe incite les régions françaises à innover…

Alors que la Franche-Comté affiche un certain retard en matière d’innovation, l’Etat et la Région tentent de remédier à la situation, poussés par l’Europe.

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Grâce à l'impulsion de la Commission européenne, les acteurs publics francs-comtois ont commencé à élaborer une stratégie régionale d'innovation. La Région et l'Etat tiennent cette opération à bout de bras en s'appuyant sur un diagnostic établi en 2009 à, partir d'éléments fournis par un millier d'entreprises. Le constat de l'état de l'innovation en Franche-Comté laisse entrevoir de sérieuses faiblesses.
 
«On n'est pas bon en matière d'innovation », s'est lâché Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional ». Une remarque que Philippe Maffre, secrétaire général aux affaires régionales à la préfecture, ne partage pas vraiment. « Il ne faut pas caricaturer car la Franche-Comté à une tradition d'innovation ». Pas vraiment sur la même longueur d'onde les deux intervenants lors de la conférence de presse donnée jeudi à Besançon à l'issue de la première réunion du Comité d'orientation de la stratégie régionale d'innovation...
 
Reste que selon l'INSEE, il y a une forte baisse de la valeur ajoutée enregistrée dans la région, soit deux fois moins qu'au niveau national. Quand elle progresse de 6% en Franche-Comté, elle augmente de 12% en France. « Il faut prendre le taureau par les cornes. On ne démarre pas de rien, mais il faut passer à la vitesse supérieure », a estimé Marie-Guite Dufay.
 
La plupart des actions annoncées forment un beau relevé de bonnes intentions: sensibiliser les lycéens à l'entreprenariat, identifier les potentiels d'innovation, simplifier et coordonner les acteurs de l'innovation, stimuler l'innovation dans les PME de la région en utilisant les stages comme vecteur d'expérimentation, aider à la post-incubation, positionner l'innovation dans la stratégie, inciter les laboratoires et les entreprises à développer des partenariats avec les Suisses et les Allemands...
 
Du concret ? La création d'un réseau social, un projet expérimental s'appuyant sur un site internet, dont un seul intervenant connaissait l'adresse (www.innovabilis.net), sur lequel les chefs d'entreprise peuvent échanger et réagir en direct (coût de l'opération Innovabilis : 120 000 €). 250 membres sont attendus.
 
Autre piste décrite par Philippe Maffre: « On doit profiter de l'effet frontière car la Franche-Comté a une caractéristique qui lui est propre: son voisinage avec la Suisse, un des pays les plus innovants au monde ».
 
Par ailleurs, il est tombé d'accord avec la présidente de Région pour accorder une importance particulière au « capital humain ». « Il faut placer la formation au coeur de l'innovation », a considéré Phillipe Maffre. « Il n'y a pas que la technique, l'innovation sociale est également un moteur économique », a souligné Marie-Guite Dufay. Des voeux pieux ? Aux chefs d'entreprise, qui ont "le nez dans le guidon" d'en juger.
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