Régionales 2015 : accord imminent entre l’UDI et Les Républicains

Les discussions entre les deux partis se poursuivent ce mardi 23 juin 2015 , après le retour du Maroc de Nicolas Sarkozy et avant la tenue d’un bureau politique des Républicains essentiellement consacré à cette question. L’ex-chef de l’État doit recevoir dans l’après-midi les parlementaires des trois régions (Normandie à 15h30, Centre à 16h00, Bourgogne/Franche-Comté à 17h00). Alain Joyandet (LR) devra-t-il laisser la place à l’UDI François Sauvadet ? 

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Forts de leur victoire aux municipales et aux départementales remportées sous le sceau de l'unité, Les Républicains et l'UDI sont "proches" d'un accord en vue des régionales, que Nicolas Sarkozy veut lier à la participation des centristes à la primaire pour 2017.

"Un accord est très proche", a assuré Brice Hortefeux, conseiller politique de M. Sarkozy. "Ce n'est pas encore" finalisé "mais ça avance bien", a affirmé Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, sur LCI-Radio classique. "Je pense que dans la journée, en tout cas dans la semaine, on pourrait trouver un point d'équilibre qui nous permette d'avoir des listes d'union offrant aux Français une alternance politique dans les régions", a ajouté le patron du parti centriste, qui s'est entretenu à plusieurs reprises au téléphone avec M. Sarkozy.

Plusieurs points sont actés: la tête de liste est laissée aux centristes dans deux régions, a priori gagnables: Centre-Val de Loire (Philippe Vigier) et Normandie (Hervé Morin).

Un accord pourrait être conclu en Bourgogne/Franche-Comté, elle aussi gagnable. Mais Alain Joyandet, ex-ministre et chef de file des Républicains, ne veut pas céder sa place au centriste François Sauvadet. "La question sera réglée dans le cadre d'un accord global", assure-t-on dans l'entourage de M. Sarkozy.

Autre accord: Laurent Wauquiez conduira la liste en Auvergne/Rhône-Alpes, malgré les fortes réticences exprimées en avril par M. Lagarde envers le numéro trois des Républicains qu'il juge beaucoup trop à droite.

un ratio à 25 - 75 % ? 

 Républicains et centristes doivent encore se mettre d'accord sur le ratio de leurs candidats. La répartition sur les listes se ferait autour de 25 à 33% pour l'UDI et 67 à 75% pour les Républicains. "On fait une fleur à l'UDI, avec deux ou trois régions gagnables. En contrepartie, ils doivent être raisonnables sur la répartition des candidats", explique-t-on chez les Républicains. Avec deux régions, le ratio serait d'un tiers pour l'UDI et deux-tiers pour les Républicains, avec trois régions, ce serait plutôt un quart/trois quarts. Le ratio varierait également en fonction du poids de leurs électorats respectifs (La droite étant par exemple bien mieux implantée en PACA, les centristes en Bretagne ou Pays de la Loire).

Quid de la "trahison" Jouanno ? 

Région la plus peuplée de France où les socialistes envoient Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale, défendre leurs couleurs, l'Ile-de-France fait également l'objet d'un deal entre droite-centre. Selon plusieurs élus Républicains, il y aura une liste unique, conduite par Valérie Pécresse (LR). Chantal Jouanno, chef de file UDI, qui continue de faire campagne, serait donc sur le point de se retirer, sans être assurée de conduire la liste des Hauts-de-Seine comme elle le souhaite. "Elle ne s'est pas bien conduite, c'est le moins qu'on puisse dire", dit-on dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, où la "trahison" de l'ancienne ministre, élue sénatrice UMP puis passée à l'UDI, qui plus est très critique envers l'ex-chef de l'Etat, n'est pas digérée.

Associer les centristes en vue de la primaire 

Outre la nécessité pour Les Républicains de partir unis avec l'UDI aux régionales de décembre après les expériences concluantes des municipales de 2014 et départementales de 2015 – Nicolas Sarkozy y voit l'occasion de préparer, à son avantage, la primaire pour 2017. Y associer les centristes, qui lui préfèrent généralement Alain Juppé, lui permet de se poser en rassembleur de sa famille politique élargie.

Hervé Morin, président du Nouveau Centre, principale composante de l'UDI, et Philippe Vigier, président des députés UDI, l'ont assuré qu'ils soutenaient la participation à cette primaire. François Sauvadet est favorable à ce que son parti y réfléchisse.

Reste M. Lagarde, qui continue à dire que cette question n'est jamais abordée avec M. Sarkozy et répète qu'elle sera tranchée par ses militants début 2016.

(Avec AFP)

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