Retraites : les syndicats bien décidés à “ne rien lâcher”

Ce mercredi 25 janvier, l’intersyndicale bisontine a tenu une conférence de presse à la maison des syndicats de Besançon afin de réaffirmer sa détermination et sa mobilisation contre la réforme des retraites et les actions mises en place avant le grand rassemblement prévu le 31 janvier prochain.

© Alexane Alfaro

Dès le début de la conférence, José Avilès secrétaire de l’Union départementale CGT du Doubs a donné le ton, "25% des ouvriers de ce pays décèdent avant 64 ans " de fait, "ce sont les salariés qui vont cotiser à une retraite dont ils ne vont pas profiter". 

La CGT déplore également une absence "de justice et de progrès sociale". Pour José Avilès, "ce sont encore les salariés de ce pays qui vont devoir faire l’effort pour combler ces 6,8 millards d’euros qui manqueraient pour les retraites" alors qu’en 2022 on comptait "65,8 millards d’exonération de cotisations patronales". 

"Il n’y a aucun problème de financement sur le montant des retraites"

Sur ce point, il est rejoint par Julien Juif du syndicat Solidaires, qui souligne " le véritable problème de société est en fait de savoir comment on répartit les richesses. Si on prenait une cotisation patronale que l’on augmentait de 0,8% ça ferait 12 millards de plus chaque année et il n’y aurait plus de problème des retraites". Le syndicaliste dénonce l’acharnement du gouvernement sur les classes moyennes, "une période de cotisation de 43 ans, c’est impossible pour les femmes, les précaires, les prolétaires, les étudiants et tout ceux qui ont des métiers pénibles".

De son côté, FO rappelle que "selon le rapport du COR de septembre 2022, en 2021, le système de retraite est excédentaire de près de 900 millions d’euros". Ce rapport montre, notamment, que le système de retraite français ne devrait pas présenter de déséquilibre financier majeur au cours des années à venir.

Les femmes, les grandes perdantes de la réforme

La secrétaire générale de l’union départementale FO, Rachel Massousse, met en avant que se sont les femmes qui vont être les plus pénalisées par cette réforme en raison notamment des "temps partiels qui leur sont imposés". La secrétaire générale souligne également que "leur pension moyenne est inférieure de 40% à celle des hommes ce qui fait qu’"elles n’auront pas forcément toute leur cotisation et auront en plus une retraite inférieure". 

Une position partagée par Romain Champion de la FSU, "la carrière complète elle n’est pas possible pour nous à 64 ans". Si l’on prend le cas d’un enseignant qui commence sa carrière à 23 ans, c'est-à-dire à la sortie de ses études et que l'on y ajoute les 43 ans de cotisation, il aura alors 66 ans. Un instituteur qui souhaiterait partir en retraite à 64 ans devrait donc "rogner sur sa pension" et perdre environ "400€ par mois".

Denis Cerveau de la CFDT, a lui souhaité revenir sur l’emploi des séniors qui peinent à être embauché au delà de 50 ans alors qu’il "vaudrait mieux valoriser l’emploi des seniors plutôt que d’allonger l’âge de départ à la retraite".

Une mobilisation "aussi forte" que celle du 19 janvier

Les syndicats ont appelé à une mobilisation "aussi forte" que celle du 19 janvier dernier (12.000 manifestants dans les rues de Besançon) pour "que cela pèse dans les débats". Ils souhaiteraient également que le gouvernement prête attention au taux de grévistes qui reflètent aussi "l’importance de la mobilisation".

Des actions diverses

En plus de la manifestation prévue le 31 janvier prochain à Besançon, Pontarlier, Montbéliard et Vesoul, les organisations syndicales prévoient plusieurs actions. Après un premier rassemblement le 24 janvier devant la permanence parlementaire de Laurent Croizier, un nouveau rassemblement aura lieu devant celle d’Éric Alauzet. 

Une distribution de tract est également prévue le lundi 30 janvier au rond point de Saint Claude, aux feux de signalisation de Beurre ou encore à la gare. Ils seront aussi présent à l’entrée des grandes entreprises bisontines.  

Une pétition est en ligne et a déjà récolté plus de 753.000 signatures.

Enfin, Romain Champion a indiqué que des actions de blocages pourraient être envisagées dans les écoles si le gouvernement maintient son positionnement. 

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