Sous la future Cité de la gastronomie de Dijon, un ancien “faubourg populeux”

Sous le site de la future Cité de la gastronomie à Dijon, les archéologues mettent au jour un ancien faubourg qui révèle une vie quotidienne oubliée du XVIIe ou XVIIIe siècle comme un pot de moutarde vieux de plus de 200 ans.

Depuis septembre et jusqu'en décembre 2016, les archéologues de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) mènent des fouilles sur le site de l'ancien hôpital général de Dijon, qui doit prochainement accueillir la Cité de la gastronomie.

La première phase de ces fouilles préventives a permis de déblayer les anciens quais de l'Ouche des XVIIe et XVIIIe siècles de l'ancien faubourg Raines, actuellement dans la partie ouest de Dijon. Sur le quai, une pierre porte nettement la date "1687".

"C'était un des deux faubourgs très populeux de Dijon, où avec le passage de l'Ouche, il y avait une vie fluviale intense", a déclaré lors d'une visite de presse du chantier Patrick Chopelain, ingénieur de recherche à l'Inrap. Les archéologues ont ainsi révélé des viviers en pierre utilisés par les poissonniers pour le stockage de leurs produits, un ponton ou un bateau-lavoir pour les lavandières, une auberge et un bain alimenté par l'eau de la rivière, utilisé par les classes populaires. Ils ont aussi découvert le vestige d'un pot de moutarde - spécialité phare de Dijon - du XVIIIe siècle.

"On est dans le +monde propre+ avec des activités comme la buanderie et les loisirs; au-delà, en aval de l'Ouche, c'est le +monde sale+ avec les tanneries et les abattoirs", a ajouté l'ingénieur. 

Dimanche 23 octobre, l'Inrap organise une journée porte ouverte sur le site, avant d'entamer la prochaine phase de fouilles. "On va descendre plus profond et on espère trouver des vestiges du Moyen-Age", a précisé M. Chopelain, qui a estimé le potentiel du site "très intéressant".

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