Spectacle surprise incarnant “la mort du théâtre” et l’attente d’un renouveau à Besançon

Une soixantaine d’artistes et d’étudiants en théâtre ont réalisé samedi 3 avril à l’aube dans une rue de Besançon un spectacle symbolisant « la mort du théâtre » pendant l’épidémie de Covid-19 tout en espérant des lendemains qui chantent, a constaté un photographe de l’AFP.

A 06H00, heure de la levée du couvre-feu, une soixantaine d'artistes vêtus de noir ont entamé une lente déambulation portant, tel un cercueil, un fauteuil rouge de théâtre, suivi d'une coupe de feu, devant de rares spectateurs.

"C'est une sorte d'enterrement du théâtre"

"L'heure a été choisie pour rappeler les contraintes actuelles, et la lenteur (de la déambulation) pour évoquer la lenteur du renouveau qui ne vient pas", a expliqué à l'AFP Stéphanie Ruffier, enseignante de théâtre ayant participé à la performance.

"C'est une sorte d'enterrement du théâtre tel qu'on l'a connu, ce qui n'est pas forcément négatif, c'est aussi une volonté de passer à autre chose", a poursuivi Mme Ruffier, soulignant "la sensation de vide" que ressentent actuellement les artistes.

"Adieu"

Cet "acte poétique", basé sur un extrait du poème "Adieu" d'Arthur Rimbaud, a duré moins d'une heure, sous le regard de la police.

Dans le sillage de la marche, des artistes traçaient au sol une phrase dérivée d'un vers de Rimbaud "Et à l'Aurore, nous.." danserons, chanterons, jouerons etc.

Cette performance s'inscrivait comme un "acte II", après une performance réalisée en mai à la sortie du premier confinement, par 200 artistes ayant réalisé un spectacle surprise à Besançon pour "réveiller les vivants".

(AFP)

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