Tentative de suicide de Frédéric Péchier, l’anesthésiste de Besançon soupçonné de 24 empoisonnements

Frédéric Péchier, anesthésiste de Besançon soupçonné de 24 empoisonnements dont neuf mortels, « a tenté de mettre fin à ses jours » dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2021 ont annoncé ce mardi 5 octobre ses avocats, selon qui « son état est critique » et son « pronostic réservé« .

(archives 2017) © d poirier ©

"Il s'est jeté il y a quelques jours d'une fenêtre en hauteur de l'habitation de ses parents, dans la banlieue de Poitiers, où il est placé sous contrôle judiciaire" depuis 2019, a détaillé l'un de ses défenseurs, Me Lionel Béthune de Moro.

L'anesthésiste était mardi matin en service de réanimation de l'hôpital de Poitiers où son état était jugé "stationnaire", selon lui.

"Placé sous contrôle judiciaire, il s'est vu interdire sa profession, écarté de la région où il vivait et séparé de sa famille et de ses trois enfants.

Au fil du temps et des errements de la procédure, l'espoir l'a abandonné", affirment par ailleurs dans un court communiqué ses trois avocats  Mes Jean Yves Leborgne, Randall Schwerdorffer, Lionel Béthune de Moro.

"Cela fait trente mois qu'il n'a pas été entendu par la justice", a ajouté Me Béthune de Moro, selon qui "l'enquête n'a pas beaucoup changé, hormis quelques expertises psychiatriques", contestées par le parquet de Besançon.

"C'est quelqu'un qui est désespéré... Il a été désigné comme étant le pire des salauds et il y a eu 30 mois de procédure sans qu'il ne se passe rien", a dit sa soeur à Besançon. "Il préférerait aller au procès tout de suite pour qu'on l'écoute".

Le procureur de Besançon, qui n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat, doit donner une conférence de presse mercredi au tribunal judiciaire de Besançon à 15h30.

Le Dr Péchier, 49 ans, a été mis en examen pour un total de 24 empoisonnements de patients entre 2008 et fin 2016, dont neuf sont décédés.

Il est soupçonné d'avoir pollué les poches de perfusion de ces patients, âgés de 4 à 80 ans, pour provoquer des arrêts cardiaques puis démontrer ses talents de réanimateur et discréditer des collègues de cliniques de Besançon avec lesquels il était en conflit.

(Avec AFP)

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