Tirs sur des jeunes à Beaune: SOS Racisme soupçonne un acte raciste et veut la ‘vérité’

SOS racisme réclame « la vérité » sur les tirs qui ont blessé sept jeunes dans la nuit du 29 au 30 juillet à Beaune (Côte-d’Or), estimant que la justice sous-estime la piste d’un acte raciste.

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"Ce qui s'est passé à Beaune est une agression contre des jeunes agrémentée, au regard des témoignages concordants recueillis par le comité SOS Racisme Côte d'Or, d'une très forte suspicion d'une dimension raciste", déplore l'association dans un communiqué transmis mardi à l'AFP.

Rappel des faits

Vers 04H00 le 30 juillet, dans le quartier populaire de Saint-Jacques à Beaune, sept jeunes âgés de 18 à environ 25 ans avaient été blessés par des inconnus qui ont tiré au fusil de chasse depuis une voiture. Deux d'entre eux ont été sérieusement touchés par les plombs, sans toutefois que leurs jours n'aient été mis en danger.

Plus tôt, vers 01H30, une rixe avait éclaté entre les occupants d'une première voiture et le groupe de jeunes. "Des insultes à caractère raciste auraient été proférées par les occupants du véhicule", avait indiqué vendredi le procureur adjoint de Dijon, Thierry Bas.

Le Parquet a toutefois indiqué ne privilégier "aucune piste" entre "règlement de compte", "acte de vengeance" ou "action à caractère raciste", dans l'attente des résultats de l'enquête sur un éventuel lien entre les deux véhicules.

Les associations anti-racisme se mobilisent

SOS Racisme "s'émeut" de ce "traitement judiciaire" de l'affaire au vu de "faits d'une exceptionnelle gravité agrémentés de propos racistes". Dénonçant une "sous-estimation systématique" par la justice "de la 
dimension raciste des agressions contre les personnes", l'association "réaffirme son soutien aux victimes et à leurs proches et leur apportera toute l'assistance nécessaire pour que la vérité soit dite sur cette affaire".

Elle souligne aussi qu'"aucun suivi psychologique n'a été initialement mis en place auprès des victimes, malgré la violence des faits subis". SOS Racisme avait souligné dès la semaine dernière que "la jeunesse métissée des quartiers populaires, constamment assimilée à la délinquance", méritait "d'être entendue lorsqu'elle évoque le racisme qu'elle subit, surtout lors de "passages à l'acte violent". La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) avait pour sa part annoncé qu'elle se constituerait partie civile dans un éventuel procès "si le racisme (était) confirmé".

De même, plusieurs associations, dont Attac, la LDH Dijon ou Mouvement pour  la paix, estiment mardi soir dans un communiqué commun qu' "en injectant ces  thèmes (délinquance, immigration) dans le débat, on fait insidieusement de  certains (...) des cibles potentielles pour d'éventuelles nouvelles agressions  racistes de ceux qui seraient prêts à prendre les armes" pour "nettoyer leur  quartier ou se faire justice". "Les familles et les victimes pointent des condamnations politiques qui ne sont pas à la hauteur de la tragédie", ajoutent les signataires.

(Selon AFP)

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