Tramway: la majorité municipale n’a plus le même tracé

C’est un débat de bonne tenue qui s’est déroulé mercredi soir salle Battant où les écologistes ont défendu le tracé d’un tramway sans fil par la Boucle et non par les quais comme celui actuellement mis à l’étude par Jean-Louis Fousseret. En fait, la réunion ressemblait à un conseil municipal élargi avec l’écologiste Eric Alauzet aux commandes.

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Aux premiers rangs, les défenseurs irréductibles du tracé par la Boucle, plus au fond tous les envoyés spéciaux de la mairie chargés de dresser les oreilles et de défendre le choix du maire d'un tracé par les quais imaginé par défaut à la suite de l'avis défavorable donné par le préfet sur le passage dans l'hyper centre.

En effet, à la suite de ce veto préfectoral de dernière minute (décembre 2009) qui repose essentiellement sur la présence de lignes aériennes de contact qui auraient, selon l'Etat, défiguré la Boucle, Jean-Louis Fousseret a annoncé en début d'année la relance du tracé par les quais.

Le débat de mercredi soir était essentiellement consacré au choix du tracé plutôt que sur l'opportunité de construire un tram. D'ailleurs, écologistes et les socialistes restent d'accord sur le principe du tram. C'est après que celà se gâte !

"Nous croyons toujours que le coeur de la Boucle est le meilleur tracé", ont en effet confirmé les Verts et les Alternatifs, organisateurs de la soirée, qui ont fait savoir que celui de la mairie par les quais entrainerait un surcoût de 17 M€ et de toute façon passerait également par un secteur sauvegardé. Quant au surcoût lié à un tram sans fil passant dans la Boucle, il ne serait que de 10 M€.

Les écologistes qui, faut-il le rappeler, font partie de la majorité municipale, ont évoqué plusieurs arguments en faveur d'un tram dans l'hyper-centre: plus aucun bus en ville, pas d'arrachage d'arbres, un meilleur bilan carbone, la rue des Granges renue aux piétons, tram moins large que les bus, espace plus important pour les piétons...

Des arguments auxquels les représentants de la mairie ont répondu par des généralités. Difficile de faire autrement puisqu'au départ, ils défendaient cet itinéraire et qu'ils ont changé leur fusil d'épaule pour se plier au "diktat" préfectoral. Jean-Claude Roy, adjoint chargé de ce dossier, a eu du mal à exprimer clairement la position officielle. Il a tout de même reconnue que "c'est une bonne réunion publique".

Philippe Gonon (Modem) a réussi à évoquer le fait qu'il y aura un surcoût inévitable en précisant qu'un tram à 15 M€ le kilomètre n'est pas possible, Jean-Philippe Allenbach (Mouvement Franche-Comté) a placé son référendum en estimant qu'il fallait "rendre la parole au peuple". Quant à l'adjoint à l'urbanisme, Michel Loyat, il a défendu l'idée que le centre ville ne se limitait pas à la Boucle et que "les deux tracés sont des tracés par le centre".

Le débat a été quelque peu occulté par les politiques, mais on a vraiment senti que sur le principe même de la rencontre tout le monde était d'accord. Peut-être une preuve supplémentaire que la communication officielle sur ce dossier, pourtant capital pour l'avenir de Besançon, a été défaillante.

Les élus du Grand Besançon doivent se prononcer le 30 juin prochain.

 

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