Travaux à La Rodia : les locaux seront en “anesthésie générale” pendant 6 mois

Depuis plusieurs années, La Rodia a pour objectif d’agrandir sa grande salle. Le projet est enfin finalisé, les travaux commenceront le 1er octobre 2018, juste après le festival Détonation, et devraient se terminer mi-mars 2019. Pendant 6 mois, la Smac sera fermée…. Alors que va-t-il se passer ? Manou Comby, directeur de La Rodia nous répond.

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L'agrandissement de la grande salle de La Rodia consiste à installer un balcon. La jauge passera de 850 à 1 200 places. "Les gradins actuels situés au fond de la salle vont disparaître pour laisser place à un balcon en forme U, ce qui va donner un super effet avec une vue sur la fosse, les gens qui dansent, et une vue imprenable sur la scène et les artistes", nous explique Manou Comby. "Ce sera comme à l'époque quand on faisait des concerts dans des théâtres, il y a un côté encore plus intimiste et ça correspondra davantage à la musique rock", ajoute-t-il. 

Qui finance ces travaux ? 

Plusieurs organismes mettront la main à poche pour atteindre la somme de 900 000€ dont la Ville de Besançon (propriétaire de La Rodia) et le Grand Besançon, la Région Bourgogne Franche-Comté, le Département du Doubs, l'État (ministère de la Culture) et le Centre national des variétés.

"D'ailleurs, le Centre national des variétés qui est un organisme parisien va apporter ses conseils techniques pour l'achat de matériel de sonorisation", précise Manou Comby. Avec un balcon dans la salle, l'acoustique changera. C'est pourquoi La Rodia va devoir retravailler l'acoustique avec un nouveau matériel. 

Pourquoi six mois de travaux, c'est long non ? 

"C'est une opération lourde", souligne Manou. Les travaux ne consistent pas uniquement à installer simplement un balcon et enlever quelques gradins. Il explique qu'"Il faut notamment renforcer le côté du bâtiment où se trouve la grande salle pour qu'il supporte la charge, changer le système de chauffage et de ventilation du bâtiment." 

Pourquoi ne pas avoir créé un balcon dès l'ouverture de La Rodia il y a 7 ans ?

"Ça aurait pu être fait bien sûr, mais on a voulu rester sage. Si La Rodia n'avait pas marché, on aurait dit qu'il fallait faire moins grand dès l'ouverture", répond le directeur.

"Aujourd'hui, tout en restant axé sur la découverte, on a un taux de remplissage qui ne cesse d'augmenter : depuis début 2018, tous les concerts de la grande salle ont affiché complet – excepté un - et nous enregistrons souvent le meilleur score en France en terme de nombre de spectateurs présents". En exemple, La Rodia est la salle française qui a réussi à amener le plus de monde à un concert de Lee Fields (1er février dernier) pendant sa tournée. "Et ça, c'est un capital que l'on doit soigner", souligne Manou Comby.

Six mois de fermeture de La Rodia : que va-t-il se passer ? 

Dans un premier temps, les 13 collaborateurs permanents de la Smac vont se réunir avec leur directeur pour prendre le temps de "remettre les choses à plat, faire le bilan de ces derniers mois, parler de l'avenir, des projets, etc."

En raison des travaux, les salariés travailleront en télétravail "mais nous trouverons sans doute des locaux pour créer nos bureaux temporaires", suppose Manou Comby. "Les travaux n'impacteront pas longtemps ceux de la rue de Chardonnet", ajoute-t-il. 

La Rodia va s'exporter...

Ce n'est pas parce que la Smac sera fermée qu'il n'y aura plus de concert estampillés "La Rodia" ! Dès à présent, les programmateur, chargé de communication… se hâtent à organiser des évènements musicaux au cœur de Besançon comme au Centre dramatique national, mais aussi dans le Grand Besançon. "On va aller jouer à Dannemarie-sur-Crête, Saint-Vit, Quingey ou Saône par exemple", nous informe Manou, "on va exporter La Rodia dans des lieux où on ne voit plus de concerts rock comme les salles des fêtes par exemple". 

Et Micropolis ? 

"On aimerait organiser deux concerts à Micropolis, mais non ne savons encore vraiment quels artistes", dévoile le directeur. 

Une perte d'argent envisagée pendant la fermeture ? 

"Non, le risque financier est mesuré", assure Manou. "Il y a des gens qui pensent même que nous allons en gagner parce que nous sommes dans un établissement soutenu par les pouvoirs publics en partie et que l'on fera moins de concerts". Le directeur de La Rodia  ajoute : "à l'occasion, je leur expliquerai l'économie du bâtiment…"

Il y aurait un risque financier "si les concerts hors les murs sont une catastrophe", précise-t-il.

Par ailleurs, Manou rappelle que le festival Génériq se déroulera en févier 2019. "Et pour le coup, on répondra à l'un des grands critères du festival qui est de jouer à l'extérieur des salles de concert"… 

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