Dans cette fresque familiale ancrée dans l’histoire sociale et politique de la France du XXe siècle, Roland Laurence donne voix à une figure maternelle courageuse et obstinée qui ne renonce jamais à transmettre les valeurs morales et civiques indispensables à son épanouissement malgré la perte de deux enfants, la maladie de son mari, l’occupation allemande, puis l’envoi de ses fils à la guerre d’Algérie.
L’ouvrage, de 432 pages se distingue par un style rutilant et grandiloquent, dans la lignée des fresques de Zola et Hugo. Il retrace la façon de vivre, de ressentir et de penser une France déjà oubliée d’avant 1968.
Le récit est aussi personnel. Roland Laurence, ancien gérant de sociétés, puise dans ses propres cahiers de mémoire entamés à l’adolescence pour raconter les blessures liées à l’absence du père : "la douleur de n’avoir jamais prononcé le mot ‘papa’", et la quête d’un apaisement par l’écriture.
Au cœur de l’intrigue, Denise apparaît comme une figure de droiture : "Laborieuse, toujours très digne, sans geindre jamais sur sa condition de vie ineffable", elle consacre sa vie à ses enfants, leur offrant "une bonne éducation comme arme principale" pour affronter l’existence. Ce silence qu’elle impose sur ses propres souffrances devient un acte de courage en soi, un choix de pudeur et de dignité.
Infos +
Distribué par Hachette (Dilicom) pour les librairies et disponible au prix de 27 €, Sculpteur d’anges – Le grand mal s’annonce comme une lecture marquante pour les amateurs de récits humains profonds et de contextes historiques incarnés.