Une artiste bisontine s’inspire de l’anatomie féminine pour ses sculptures… féministes

Artiste plasticienne originaire de Besançon, Séréna Moglia veut casser les codes avec ses sculptures textiles en reproduisantdes parties génitales peu montrées.

© Anna Lienhart

Bilquis, un "ensemble vulve-vagin-clitoris"

"Bilquis", c'est le nom donné par Séréna Moglia à la  dernière sculpture textile qu'elle a créée. Après 80 heures de réflexion sur les matériaux et les formes à donner à ce projet, Réna (comme elle se fait appeler) s'est finalement lancée dans la confection du fameux "ensemble vulve-vagin-clitoris". Jonglant entre la couture, le tricot et le crochet, l'artiste s'efforce de coller au mieux à la réalité de l'anatomie féminine. Pour encore plus de réalisme Bilquis est confectionnée en taille réelle. L'artiste confie même avoir pris ses "propres mesures avec un mètre et un miroir pour vérifier que cela correspondait".

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Des marionnettes... aux sculptures vaginales

Après avoir décroché un diplôme supérieur en Arts appliqués design textile à Lyon puis voyagé à l'étranger, cette Bisontine de 31 ans est revenue dans sa ville natale en 2017. Devenue artiste plasticienne, elle commence alors à développer des sculptures textiles imitant des parties de corps humain pour des spectacles de marionnettes. C’est en cre?ant le bas ventre d’une femme qui accouche, qu’elle se rend compte que le sujet lui parle. "J'ai pris beaucoup de plaisir a? broder a? la main les poils du pubis, a? oser les montrer", nous confie-t-elle. Une commande, passe?e a? la suite d’une exposition de ce travail autour du corps, donne ensuite naissance a? Bilquis.

Une oeuvre "porteuse de sens"

C'est avant tout pour "nourrir la réflexion autour des corps, des genres et de la sexualité", que Réna a choisi de réaliser ces sculptures. Pour éduquer et lever les tabous aussi. Selon l'artiste, "apprendre à connaitre les parties génitales peut conduire à des relations plus apaisées". Bilquis est ainsi destinée à "faire avancer la réflexion sur les rapports au corps et aux normes de genre de notre société".

Et comment ne pas apercevoir, dans ce projet artistique engagé, un clin d'oeil féministe. Pour la plasticienne, "le corps en design de mode est parfois oublié au profit du vêtement. Aujourd'hui on a besoin de mieux communiquer sur l'anatomie sexuelle des femmes".

Et comment ne pas apercevoir, dans ce projet artistique engage?, un clin d'oeil fe?ministe. Pour la plasticienne, "le corps en design de mode est parfois oublie? au profit du ve?tement. Aujourd’hui on a besoin de mieux communiquer autour de l’anatomie sexuelle des femmes cisgenres, des personnes trans, non-binaires et intersexes (bien qu’en tant que femme cisgenre, je ne me sente pas a? ma place pour parler de tous les corps, donc je me concentre sur l’ensemble vulve - vagin - clitoris)."

C'est en tous cas chose faite avec Bilquis.

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