Une mort inexpliquée dans un fourgon de police

L’affaire remonte à jeudi. Un homme est mort de manière étrange et inexpliquée dans un fourgon de police où il avait été conduit de force à Valentigney, près de Montbéliard. «Une affaire très délicate», estime Thérèse Brunisso, procureure de la République, dans les colonnes du quotidien Le Pays.

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Que s’est-il passé dans le fourgon de police où Mohamed Boukrourou, 41 ans, marié, père de deux filles, dont la plus jeune est âgée de 3 ans, habitant le quartier des Buis, à Valentigney, venait d’être emmené de force par quatre fonctionnaires de police?
 
Pour le savoir, Mme Thérèse Brunisso, procureure de la République de Montbéliard a chargé le service régional de police judiciaire d’enquêter sur les circonstances de cette mort suspecte qui embarrasse autant la police que la justice, et bouleverse toute une famille : Mohamed Boukrourou présenté comme un paisible père de famille est mort. L’autopsie immédiatement pratiquée a révélé que la victime est décédée «des suites de la conjonction de deux facteurs : une altération vasculaire cardiaque et un stress important».
 
« La version officielle rapporte que Mohamed Boukrourou s’est présenté vers 16 h 15 dans une pharmacie à Valentigney. Le pharmacien connaît ce client habituellement calme de longue date. Jeudi, il était dans un état de grande excitation et s’en est pris à lui, lui reprochant de ne pas lui délivrer les bons médicaments. Ne parvenant pas à le raisonner, le pharmacien a appelé la police. Le praticien a confirmé que Mohamed Boukrourou était calmé à l’arrivée de la patrouille de police.
 
Les policiers ont invité Mohamed à les suivre dans le fourgon, ce qui a provoqué une nouvelle phase d’excitation de Mohamed Boukrourou. Les fonctionnaires se sont mis à quatre pour le ceinturer et le traîner de force jusqu’au fourgon, sans parvenir à le menotter. Une fois dans le véhicule, ils le maîtrisent toujours par la contrainte. « Il y a eu effectivement des mouvements de contention », reconnaît la procureure de la République. Mohamed se calme. Mais il leur apparaît soudain trop calme et les policiers prient les sapeurs-pompiers arrivés sur place entre-temps de venir assister le gisant. Le pouls bat encore. Mohamed est alors transporté dans la pharmacie pour bénéficier d’une assistance respiratoire et cardiaque. En vain. À 18h05, un médecin constate le décès de Mohamed Boukrourou », peut-on lire dans Le Pays.
 
Sous le choc, la famille a reçu cette version avec douleur et dignité. Ce qui ne l’empêche pas de se poser de sérieuses questions. Dans sa quête de la vérité, elle a décidé de se faire assister par un avocat marseillais.

(source: Le Pays)

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