Une plongée colorée dans l’univers artistique et politique de Marina De Caro au Frac à Besançon

Jusqu’au 14 mai 2023, une grande installation particulièrement colorée se tient au Frac Franche-Comté à Besançon. Il s’agit de Chromotopie de la Désobéissance de l’artiste plasticienne argentine Marina De Caro. Cette esquisse d’un opéra épistolaire enveloppe le visiteur dans un univers chaud, vivant et poétique, loin d'être naïf...

© Alexane Alfaro

Fortement engagée dans le militantisme féminisme en Argentine et s’intéressant aux mouvements anarchistes, Marina De Caro fait partie d’un collectif poétique nommé Cromoactivismo. Composé de trois artistes et de deux théoriciennes de l’art, le groupe intervient par le biais de la couleur au sein d’évènements politiques et sociaux. "Marina est vraiment une artiste activiste, elle est très engagée sur la question du féminisme, mais aussi de l’éducation, elle fait beaucoup de travail avec de jeunes enfants", nous confie Sylvie Zavatta, directrice du Frac FC et commissaire de l’exposition.

Se réapproprier les couleurs

Dans la production souvent expérimentale de Marina De Caro, l’espace, l’expérience du corps, la narration, l’intuition et l’émotion se répondent et s’entrecroisent au sein de grandes installations colorées. En résidence au Frac depuis 2019, l’artiste argentine a poursuivi es recherches sur la couleur et s’est plus particulièrement intéressée à Charles Fourier et aux femmes, qui dans le sillage du philosophe bisontin du XVIIIe siècle, se sont inscrites dans un combat et une utopie. C’est dans ce cadre qu’elle a développé le projet Chromotopie de la Désobéissance qui prend la forme d’une exposition vivante, avec pour objectif de trouver son aboutissement sous une forme scénique élargie à l’espace public. 

Sylvie Zavatta explique que pour cette artiste "la couleur est quelque chose dont il faut s’emparer à nouveau, renommer avec des noms qui soient davantage liés à l’intime, à l’affecte, à la sensibilité justement pour s’opposer à cette espèce de nivellement qu’opère Pantone qui donne de noms aux couleurs ; il y a cette volonté de se réapproprier les couleurs sur un mode affectif qui est très important dans le travail de Marina et de ses comparses. »

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