Vaccin : le gouvernement va plancher sur le calendrier des rappels

Le rappel de vaccin, pour qui et quand ? Le Conseil de défense qui a lieu mercredi pourrait apporter des réponses à cette question rendue pressante par l’accélération de l’épidémie de Covid-19, dont la contamination de Jean Castex est un exemple symbolique.

© Alexane Alfaro

Cette réunion permettra "d'aborder la question de l'extension de la troisième dose du vaccin, considérant les recommandations que nous avons obtenues des différentes autorités scientifiques et sanitaires", a indiqué mardi le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors du lancement de la campagne d'hiver des Restos du Coeur.

Ces derniers jours ont été marqués par une rafale d'annonces des autorités.

Vendredi, la Haute autorité de santé (HAS), chargée d'inspirer la politique du gouvernement, a recommandé d'injecter la dose de rappel (le plus souvent une troisième dose) dès 40 ans, six mois après la vaccination complète. Logiquement, le gouvernement devrait donc confirmer cette mesure mercredi.

"Il y a très peu de quadragénaires qui sont déjà à six mois de la deuxième dose, ça arrivera progressivement au mois de décembre. Donc ça nous donne la possibilité de nous organiser si la décision était entérinée demain (mercredi)", a commenté M. Véran, tout en se refusant à "révéler par avance des décisions qui n'ont pas été actées".

"Comment on accélère ?"

Deux autres organismes consultatifs, le Conseil scientifique et le Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, sont allés encore plus loin dernièrement.

Ils estiment qu'il faut désormais envisager un rappel pour tous les adultes pour "freiner l'épidémie et réduire le nombre de formes graves", alors que les cas flambent et que l'efficacité des vaccins contre l'infection baisse avec le temps.

Pour l'instant, le rappel ne concerne que les plus de 65 ans, les personnes à risques de formes graves, ainsi que les soignants. Pour la classe d'âge en dessous, les 50-64 ans, le rappel sera disponible à partir du 1er décembre, comme l'avait annoncé le président Emmanuel Macron début novembre.

"La question est : +Comment on accélère après les avis des experts?+", a indiqué mardi une source gouvernementale, selon laquelle il faut "faire en sorte que le calendrier de rappel soit clair pour tous avec tranches d'âge". Pour autant, il n'est "pas sûr qu'il y ait une annonce sur le rappel pour tous les adultes" dès mercredi, a ajouté cette source.

Le rappel systématique pour tous les adultes ne fait pas consensus chez les scientifiques.

Certains font valoir que deux doses restent très efficaces contre les formes graves et que l'urgence est de vacciner ceux qui n'ont eu aucune dose. En France, cela concerne quelque 6 millions de personnes parmi la population éligible (les plus de 12 ans).

Castex à l'isolement

L'un des autres enjeux du Conseil de défense sera de savoir à partir de quand le rappel sera nécessaire pour prolonger le pass sanitaire selon les classes d'âge.

Pour les plus de 65 ans, ce mécanisme doit en principe démarrer le 15 décembre. A partir de cette date, leur pass sera désactivé s'ils n'ont pas eu une dose de rappel six mois et cinq semaines après leur précédente injection.

Mais le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a assuré lundi avoir "poussé" pour que cette date soit avancée au "milieu de la semaine prochaine".

Le Conseil scientifique souhaite que dans un deuxième temps, le rappel devienne également nécessaire pour prolonger le pass sanitaire des 50-64 ans.

Par ailleurs, le Conseil de défense pourrait décider de rendre à nouveau le masque obligatoire dans certains lieux, dont les salles de spectacle.

Toutes ces mesures sont évoquées à un moment où les contaminations flambent. Le nombre de cas quotidien (calculé en moyenne sur 7 jours) a presque doublé en une semaine, passant de 10.000 à 18.000.

Parmi eux se trouve le Premier ministre Jean Castex, testé positif lundi soir dans la foulée de sa fille de 11 ans. "A l'exception de légers symptômes, je me porte bien et continue d'assurer mes fonctions à l'isolement, dans le strict respect du protocole sanitaire", a-t-il assuré mardi sur Twitter.

(AFP)

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