Vengeance à coups de seringue dans un tank à lait du Haut-Doubs

Par vengeance, pour une querelle floue, un agriculteur des environs de Pontarlier a injecté dans un réservoir à lait des produits destinés à le rendre impropre à la fabrication du comté. Il comparaissait ce lundi 2 septembre 2013 devant le tribunal correctionnel de Besançon.
 

"C'est une vengeance stupide", reconnait l'agriculteur devant le tribunal. Mais devant les juges, il reste évasif sur les raisons exactes de cette vengeance.

Le prévenu admet s'être introduit dans la ferme de la victime et avoir verser du lait fermenté son tank à lait, à l'aide d'une seringue. Mais selon l'accusation, il aurait surtout injecté des antibiotiques, à plusieurs reprises.

Piégé par une camera

A l'époque des faits, les  prélèvements quotidiens pratiqués chez les producteurs de la coopérative de La Rivière-Drugeon (25) avaient montré que l'agriculteur sali a été contrôlé positif aux "inhibiteurs" à plusieurs reprises. Mais aucune de ses bêtes n'étant soumise à ce traitement médicamenteux il s'était interrogé et avait décidé de placer une camera de vidéo-surveillance au niveau de ses tanks à lait.

C'est ainsi qu'il avait découvert l'image de son voisin et "ami de 30 ans" entrain de se glisser dans la salle de traite et souiller son lait, le 23 août 2012 aux alentours de 4 heures du matin.

45.000 euros de préjudice

"Il n'a introduit que des germes qui ne permettent pas de rendre le lait impropre à la consommation", a martelé lors de l'audience Me Randall Schwerdorfferlors, avocat du prévenu, déplorant qu'on n'ait pas vérifié à l'époque s'il y avait ou non des bêtes traitées aux antibiotiques dans le cheptel visé. Me Schwerdorffer a plaidé la relaxe au bénéfice du doute.

"Qu'on ne nous parle pas de lait fermenté. Ça ne passe pas dans une seringue et ce sont bien des antibiotiques qui ont été décelés le lendemain", s'est insurgée pour sa part l'avocate du plaignant Me Anne Le Picard. "Depuis on en a plus jamais trouvé dans les analyses de cet agriculteur", précise sa consœur Me Christine Meyer-Blondeau qui assiste la coopérative. Quand les analyses du lait sont négatives, c'est le fromage fabriqué qui est détruit. La fruitière a estimé son préjudice à quelques 45.000 euros.

La procureure a requis cinq mois avec sursis. La décision du tribunal a été mise en délibérée au 9 septembre 2013.

Quitter la version mobile