Vesoul : prison avec sursis requise contre l’ancien directeur de l’usine Ikea Industry France

Une peine de prison avec sursis a été requise ce jeudi 4 mars 2021 à Vesoul à l’encontre de l’ancien directeur de la société Ikea Industry France, basée à Lure (Haute-Saône), pour homicide involontaire après le décès d’un salarié écrasé par un engin en 2018.

La procureure Julie Bressand a requis huit mois de prison avec sursis à l'encontre de Nikolaus Schug, ancien directeur de la société Ikea Industry France, dont le siège se situait à Lure. Elle a également demandé une peine de 50.000 euros avec sursis à l'encontre de l'entreprise, représentée en tant que personne morale par le directeur de la société CF2P, qui a racheté Ikea Industry France en 2019. La nouvelle entité n'entretient plus de liens commerciaux avec le géant Suédois.

Le tribunal correctionnel de Vesoul rendra sa décision le 1er avril. L'entreprise, qui comptait à l'époque 163 salariés, et son ancien directeur étaient jugés pour "homicide involontaire dans le cadre du travail", par négligence ou manquement à une obligation de sécurité. Le 21 août 2018, le responsable du parc à bois de l'usine Ikea de Lure,
Mickäel Minella, père de famille de 42 ans, a été écrasé par une chargeuse de 34 tonnes alors qu'il travaillait sur le site.

Le conducteur de l'engin, dont la visibilité était réduite, n'a pas vu son responsable quand il l'a renversé. Il s'est rendu compte que son corps gisait au sol seulement en revenant sur place pour chercher un autre chargement. Il a immédiatement prévenu les secours."Si la sécurité est l'affaire de tous, c'est d'abord celle de l'employeur",
a estimé Mme Bressand, pour qui "l'entreprise a failli en raison de négligences imputables à l'entreprise Ikea et au directeur du site".

La magistrate a dénoncé "un cumul de manquements". "La zone du parc à bois est une zone extrêmement dangereuse. Le risque était identifié et connu, mais 
aucun dispositif n'a été mis en place pour le prévenir", a-t-elle ajouté, soulignant notamment "des problèmes de visibilité qui avaient été portés à la connaissance de la hiérarchie". Selon elle, "l'intervention de M. Minella aurait dû être interdite parce que dangereuse".

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe, car "aucune faute caractérisée" n'est imputable à leurs clients. "Il y avait un protocole de sécurité, le parc à bois est une zone 
dangereuse, c'était écrit partout, mais ça n'empêchera jamais qu'il y ait des accidents", a défendu le conseil de M. Schug, Me Guillaume Pellegrin, pour qui son client "n'est pas responsable pénal de droit".

(SOURCE AFP)

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