Yonne : mobilisation contre la fermeture de SKF à Avallon

Des centaines de personnes, selon les organisateurs (une centaine selon la gendarmerie), ont défilé lundi à Avallon (Yonne) contre la fermeture de l’usine du groupe suédois SKF, dont la perte des 141 emplois serait une catastrophe pour cette région rurale, selon les syndicats.

© Capture Twitter @maellehamma ©

Sans SKF, "Avallon serait une ville morte", a déclaré Abderrahmane Nassour, responsable syndical FO métallurgie dans l'Yonne. "C'est très compliqué de retrouver du travail à Avallon et même dans toute l'Yonne", estime le syndicaliste. Selon lui, "plusieurs centaines de personnes" ont défilé lundi après-midi dans les rues d'Avallon, dont des responsables politiques de tous bords. "Tous les politiques nous soutiennent", a assuré Mohamed Chanhih, membre du Comité social et économique (CSE) de SKF (également appelée RKS Slewing Bearings).

Pour le syndicaliste, la fermeture de SKF prévue fin 2022 vise à "sauver la maison-mère en sacrifiant les petits sites". "Il n'y a pas de raison économique de fermer Avallon, dont la fabrication de roulements pour les tunneliers et le militaire n'est pas impactée par la crise", estime M. Chanhih, responsable syndical de l'UNSA, deuxième syndicat chez SKF Avallon.

Une majorité des employés de l'usine ont tenu un piquet de grève lundi matin devant le site. Sa fermeture affecterait sérieusement les sous-traitants et les emplois externes, soit quelque 200 personnes, selon le syndicat FO, un nombre important par rapport aux quelque 15.000 habitants que compte Avallon, situé dans une zone rurale du nord du Morvan au tissu d'emplois faible.

Dans un communiqué, SKF dit "renouveler ses engagements" en vue de "la recherche de solutions adaptées pour chaque salarié concerné". La direction "recherche d'ores et déjà activement un repreneur", selon le communiqué qui justifie la fermeture par la baisse du volume des commandes "depuis 10 ans" à Avallon.

Lors d'une réunion à la préfecture de l'Yonne la semaine dernière, le secrétaire d'État au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne et conseiller départemental de l'Yonne, ainsi que plusieurs autres élus, ont averti qu'ils resteront "mobilisés dans les mois qui viennent" afin que "la recherche d'un repreneur soit effectivement menée".

A l'Assemblée nationale la semaine dernière, le ministre délégué aux PME, Alain Griset, a assuré que l'Etat "recherchera avec le plus grand sérieux un repreneur industriel solide".

Le groupe SKF est présent dans plus de 130 pays et emploie plus de 40.000 personnes dans le monde. En France, SKF a réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de près de 1 milliard d'euros avec un effectif de près de 3 000 collaborateurs.

(AFP)

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