2.000 manifestants pour les “Alsthommes” à Belfort (police)

Un peu plus d’une semaine après l’annonce brutale de la suppression de la production de trains d’ici 2018 pour le transfert des activités vers Reichshoffen en Alsace, une « grande manifestation » est organisée pour ce jeudi 15 septembre soutenir les salariés. 400 emplois sont menacés sur le site historique de Belfort. « Alstom c’est Belfort, Belfort c’est Alstom. Alstom vivra » pouvait-on entendre et lire dans les rangs des manifestants.

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Alors que le conseil municipal de Belfort, présidé par le maire LR Damien Meslot, a voté mercredi soir à l'unanimité une motion demandant le "maintien d'Alstom" sur son site historique de Belfort, une grande manifestation de soutien est organisée. La mobilisation contre la loi travail s'est transformé en mobilisation pour les Alsthommes.

Ils étaient 1.000 selon la CGT  (700 selon la police) au départ du site d'Alstom ce jeudi 15 septembre 2016 vers 9h30 pour rejoindre le cortège qui est parti de la maison du peuple de Belfort. Selon les chiffres de la police, près de 2.000 manifestants au total déambulent depuis 10h dans les rues de Belfort. 

Parmi les manifestants, certains étaient en tenue de travail, casquette vissée sur la tête et veste rouge et grise aux couleurs du constructeur ferroviaire. "La plupart des salariés d'Alstom sont dehors aujourd'hui, même ceux qui n'ont pas l'habitude de manifester", expliquait Pierre, plus de 30 ans passés à l'usine. "Nos familles vont nous rejoindre, il y a aussi beaucoup de retraités". 

"On veut travailler !" 

En ce jour de manifestation nationale contre la loi travail, "il faut marquer le coup", confiait cet employé. "On est quand même près de 500 salariés, le TGV est sorti de nos murs. Ils ne peuvent pas fermer Alstom Belfort comme ça", poursuivait-il, avouant garder espoir, sans croire pour autant au miracle. "On attend une commande publique qui puisse nous sauver, ajoutait-il. On se mobilise pour montrer aux politiques et aux dirigeants qu'on veut travailler". Des dirigeants, qui espèrent que la SNCF les sortira d'une crise potentiellement explosive, à huit mois de la présidentielle, en commandant des TGV. "On nous utilise pour faire un bras de fer avec le gouvernement afin d'avoir des commandes pour Alstom, ce qui n'empêchera pas la fermeture de Belfort", balayait, pessimiste, Gilles, employé au bureau d'études. 

Un sentiment partagé par beaucoup, qui se sentent pris en otage par ces négociations médiatiques et organisées dans l'urgence, alors que "le gouvernement n'a pas eu de politique industrielle depuis plusieurs années", dénonçait Francis Kronenberger, 37 ans chez Alstom. 

Depuis sa fenêtre, Simone, 87 ans, encore drapée dans sa chemise de nuit, regardait passer le cortège. "Y'a du travail à Alstom, alors pourquoi ils veulent fermer le site ? Qu'est-ce qu'ils vont devenir ces gens-là ? Si Alstom ferme, qu'est-ce que Belfort va devenir ?". 

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