37e campagne des Restos du Coeur : on recherche des bénévoles dans le Doubs

Les Restos du cœur lancent mardi leur 37e campagne annuelle et alertent sur « l’aggravation de la précarité » des plus démunis provoquée par la crise sanitaire, au moment où l’aide alimentaire n’a jamais été aussi cruciale en France.

Comme Bernard, Brice et Camille, vous pouvez rejoindre les Restos du Coeur © Restos du Coeur

Malgré la reprise économique, "la crise de la Covid-19 a aggravé la situation des précaires" estime l’association du Doubs. 53 % des personnes accueillies déclarent avoir connu une perte de ressource liée à la crise et 15 % déclarent se rendre au Restos du fait même de la crise sanitaire.

50 % des personnes se rendant au Restos du Cœur ont moins de 25 ans

"La reproduction de la précarité nous préoccupe plus que jamais", explique Patrice Douret. le président national de l'association se dit  particulièrement inquiet des difficultés rencontrées par les jeunes et les mères seules avec enfants ; 40 % des bénéficiaires des Restos sont des mineurs. "On a vraiment peur que la reprise économique suggérée par les indicateurs exclue ces publics les plus précaires."

"Pour payer les factures, les arbitrages se font souvent au détriment de l’alimentation"

À la veille de l’élection présidentielle, le gouvernement vante actuellement les effets de sa politique du "quoi qu’il en coûte" – prise en charge du chômage partiel et aides exceptionnelles versées aux plus modestes. Outre un recul du chômage, il s’est notamment réjoui début novembre d’une estimation provisoire de l’Insee, qui montre que le taux de pauvreté est resté stable en 2020, contrairement à l’explosion redoutée. Ce qui n’empêche pas que "certaines situations de pauvreté se sont aggravées à la faveur de la crise", selon l’institut statistique.

Le secteur associatif insiste, lui, sur ce risque de décrochage des plus pauvres.

D’autant que "la situation s’aggrave avec la hausse des prix de l’énergie : pour payer les factures, les arbitrages se font souvent au détriment de l’alimentation", rappelle Patrice Douret. La semaine dernière, le Secours catholique a sonné l’alarme dans un rapport selon lequel "près de 10 % de la population" est contrainte de recourir à l’aide alimentaire.

Entre 5 et 7 millions de personnes ont bénéficié de cette aide en 2020, contre 5,5 millions en 2017. La Fédération des banques alimentaires, qui organise, elle, sa grande collecte nationale sur trois jours du 26 au 28 novembre, s’inquiète également de "la hausse constante du nombre" de ses bénéficiaires, qui a progressé de 6 % en 2020 et continue d’augmenter cette année.

Des centres itinérants à la campagne

Au gré des différents confinements, l’isolement des plus précaires s’est encore accentué. Pour tenter d’enrayer ce phénomène, les Restos du cœur tentent d’aller chercher tous ceux qui n’osent pas se rendre dans leurs locaux, ou n’en ont pas les moyens. L’association a ainsi lancé des centres itinérants en milieu rural : elle espère doubler leur nombre et atteindre 60 services mobiles de ce type dans les prochains mois. Ses distributions alimentaires en pleine rue ont également augmenté de 25 % depuis deux ans.

Œufs, lait, viande… Elle tente également d’obtenir de nombreux produits en circuit court pour améliorer la qualité des paniers distribués. Pour cela, elle réclame une amélioration de la gestion du Fonds européen d’aide aux plus démunis, qui finance un repas sur quatre aux Restos. "On rencontre des problèmes sur les légumes en conserve, notamment les haricots verts, car il n’y a aucun prestataire qui répond aux appels d’offres organisés par l’État pour fournir ces produits", regrette Patrice Douret. Face au creusement des inégalités, les Français "font preuve d’une générosité exceptionnelle, dont nous allons encore avoir besoin", souffle le dirigeant associatif. L’année 2020 a été marquée par un record de dons aux associations, selon le baromètre de France Générosités. Cet élan de solidarité démontre que "la lutte contre la précarité est une priorité de Français", selon lui. "Pourtant, on ne la voit pas assez dans les programmes des différents candidats à la présidentielle", déplore-t-il.

Besoin de bénévoles dans le Doubs

"Dans le Doubs, nous accueillons 7.200 personnes et distribuons plus de 1 million de repas. Nous sommes implantés dans 11 centres fixes dans le département en plus d'un centre itinérant qui dessert 8 localités du Doubs" indique Dominique Maire, président des Restos du Cœur du Doubs qui dit rechercher aujourd'hui une quarantaine de bénévoles. "C'est grâce à nos 680 bénévoles que nous sommes capables d'accueillir ces personnes tout au long de l'année, mais nous avons besoin de renfort dans plusieurs de nos centres que ce soir sur Besançon, Montbéliard et dans nos centres ruraux."

De l'accueil des famille à la distribution alimentaires au services bien êtres (coiffeurs , esthéticiennes…) ou logistiques (chauffeurs), culturels, aide budgétaire, les missions peuvent-être très diverses.

Pour contacter les Restos du Coeur du Doubs et devenir bénévoles

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