Alstom vend ses TGV aux USA : le titre en bourse prend près de 3%

Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé ce vendredi 26 août 2016  avoir décroché un contrat historique d’1,8 milliard d’euros pour vendre ses « TGV » aux États-Unis pour relier Boston et Washington, via New York et Philadelphie. Une nouvelle qui a fait grimper de près de 3 % la titre d’Alstom ce lundi matin à la Bourse de Paris.

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A 09h48 (07H48 GMT), l'action grimpait de 2,34% à 23,83 euros dans un marché en baisse de 0,92%. La compagnie ferroviaire américaine Amtrak a commandé au groupe français 28 TGV nouvelle génération pour remplacer ses rames en service depuis 2000 et fabriquées par le consortium Bombardier-Alstom. Ce dernier ne détenait toutefois que 25% de la coentreprise.

L'objectif affiché d'Amtrak est d'"augmenter la capacité de transport des voyageurs, de diminuer les temps de trajet et optimiser les frais d'exploitation". Le nombre de voyageurs sur cette unique ligne à grande vitesse aux Etats-Unis était de 3,5 millions en 2014, d'après Alstom. "Cette région entre Boston et Washington est habitée par un Américain sur sept", a rappelé le vice-président américain Joe Biden qui a annoncé à Wilmington (Delaware) cet investissement pour Amtrak. Le nouveau train pourra transporter jusqu'à 35% de passagers en plus comparé à son prédécesseur. Dans un premier temps, sa vitesse sera de 257 km/h et pourra atteindre par la suite les 300 km/h.

Actuellement, il faut 2h45 minutes pour relier les villes de New York et Washington, éloignées de 350 km environ (220 miles). Par comparaison, le TGV français met 1H55 pour un trajet Paris-Lyon de 425 km.

L'annonce de ce contrat intervient au moment où le développement des infrastructures de transport fait partie des enjeux de la campagne présidentielle aux États-Unis, pays où le train reste le moyen de déplacement le moins emprunté face à la voiture reine et à l'avion. "Les trains à grande vitesse d'Alstom, que nous avons appelés Avelia, sont les trains les plus avancés, les plus fiables et les plus sûrs au monde", assure Jérôme Wallut, vice-président d'Alstom Amérique du Nord. 

Une vitrine pour la technologie française

Ce contrat arrive à point nommé pour le groupe français, qui cherche à augmenter son activité près d'un an après la cession pour 9,7 milliards d'euros de son pôle énergie au conglomérat américain General Electric (GE). Il pourrait lui servir de tremplin pour vendre sa technologie à d'autres États américains tels la Californie qui construit depuis 2015 une ligne à grande vitesse devant relier San Francisco à Los Angeles prévue pour 2020. D'autres projets comme Dallas-Houston, Las Vegas-Palmdale (Californie) sont également à l'étude. Au-delà, ce contrat américain est une vitrine pour la technologie française, commercialisée depuis 1981 et modernisée depuis.

Outre les Etats-Unis, la France, l'Espagne, le Royaume-Uni, la Turquie, la Russie, l'Australie et la Chine qui construisent actuellement de nouvelles lignes à grande vitesse auront besoin de nouveaux "TGV", calcule Alstom. L’Allemagne et le Japon songent, eux, à renouveler leur flotte vieillissante. Le marché du train à grande vitesse est porteur. Il devrait avoisiner les 6 milliards d'euros en 2017, contre 5,2 milliards en 2014, d'après l'Union internationale des Chemins de fer (UIC).

En attendant, Alstom fera fabriquer à Hornell, au nord de l'Etat de New York, les rames de son "TGV" américain. Ce site de production sera agrandi, affirme par ailleurs le groupe français qui assurera aussi la maintenance de ces trains pendant quinze ans avec une option de 15 années supplémentaires.

Ce contrat d'1,8 milliard d'euros (2 milliards de dollars) permettra la création de 400 emplois directs dans l'État de New York, indique Alstom qui emploie plus d'un millier de personnes dans la région. La compagnie ferroviaire Amtrak a précisé que les premiers trains entreraient en service en 2021.

(Avec AFP)

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