Amazon se rapproche de Stellantis : “Que restera-t-il de Stellantis ?” se demande Christophe Grudler

Stellantis a annoncé le 5 janvier dernier vouloir « déployer la technologie et l’expertise software d’Amazon » dans ses véhicules, « améliorer l’expérience globale de nos clients, grâce à l’intelligence artificielle et au cloud computing » d’Amazon, ou encore intégrer la commande vocale d’Amazon « Alexa » pour interagir avec le véhicule. Christophe Grudler, député européen et vice-coordinateur Renew Europe pour la Commission Industrie, Recherche et Énergie (ITRE) craint que Stellantis devienne « un sous-traitant d’Amazon » et qu’elle ne récupère qu’une « petite partie de la valeur ajoutée », dans un communiqué du 14 janvier.

© Groupe PSA, Direction de la communication

Dans leur communique commun,  Amazon et Stellantis, ont annoncé une série d’accords globaux pluriannuels visant à "transformer l’expérience à bord des véhicules pour des millions de clients Stellantis" et à "accélérer la transition du secteur vers des solutions de mobilité durables et un futur soutenu par des logiciels".

Le député européen se demande : "Que va-t-il rester à Stellantis, si une grande partie du logiciel et des données seront exploitées par Amazon, géant du numérique toujours plus assoiffé de données ? Il ne restera plus qu’une petite partie de la valeur ajoutée, celle du véhicule physique, qui va avoir tendance à diminuer avec le temps, le logiciel et les données prenant toujours plus d’importance."

Pour Christophe Grudler, Stellantis risque de devenir "presque un sous-traitant d’Amazon, ce dernier récoltant toujours plus de précieuses données sur les utilisateurs, notamment européens, avec un transfert aux États-Unis." Il indique à ce propos que la FIA et l’Automobile Club Association ont récemment publié une étude, qui rappelle que "85% des consommateurs pensent n’avoir aucun contrôle sur les données de leurs véhicules."

À la vue de tous ces éléments, le député souhaite que les dirigeants de Stellantis donnent "plus de détails sur le contenu exact de ce partenariat". En particulier :

"Si les constructeurs européens ratent cette nouvelle vague du numérique, celle du développement des données dans l’industrie, alors c’est notre souveraineté européenne qui en pâtira, tout comme nos emplois", conclut Christophe Grudler.

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