Expo – Deux artistes engagés pour les défense des droits de l’Homme en ce moment au Frac à Besançon

Du 19 novembre 2023 au 14 avril 2024, le Frac Franche-Comté à Besançon propose une nouvelle exposition particulièrement d’actualité et poignante intitulée Aux frontières de l’audible consacrée à l’artiste jordanien, Laurence Abu Hamdan. Une deuxième exposition, celle de Sébastien Thiéry, vient compléter la visite à la croisée du cinéma, de l’action sociale, de l’architecture et de l’urbanisme, mais aussi des sciences politiques…

© Alexane Alfaro

Aux frontières de l’audible est la première exposition monographique de Lawrence Abu Hamdan en France. Deux œuvres de cet artiste jordanien d’origine libanaise figurent dans la collection du Frac Franche-Comté qui, à compter de 2006, s’est structurée autour de la question du Temps et de ses corollaires (durée, mouvement, espace, entropie, mémoire...) et s’est ouverte à des œuvres transdisciplinaires. L’exposition consacrée aujourd’hui à Lawrence Abu Hamdan participe d’une programmation mettant en lumière le dialogue entre arts visuels et dimension sonore. 

Né en 1985, Lawrence Abu Hamdan s’est d’abord consacré à une pratique musicale avant de développer un travail plastique qui, prenant des formes diverses (installations audiovisuelles, vidéos, sculptures, photographies, performances, documentaires audio et narratifs), explore les dimensions politique, juridique et sociale du son et de l’écoute. 

Walled-unwalled 2018 Lawrence Abu Hamdan © Alexane Alfaro

Considérant qu'il est plausible que de tels évènements puissent à nouveau survenir

Tel est le titre de l’exposition de Sébastien Thiéry (du collectif PEROU), ou plutôt celui de son film sorti en 2013, qui se se situe à la croisée du cinéma, de l’action sociale, de l’architecture et de l’urbanisme mais aussi des sciences politiques, et notamment des politiques de la Ville.

L’efficacité formelle de ce ”film-poème” réside dans la juxtaposition de deux logiques, celle de l’association PEROU, à l’initiative d’une ”fabrique de l’hospitalité”, revendiquée dans son manifeste transformant un bidonville de Ris-au-Rungis réunissant cent quarante citoyens européens de nationalité roumaine en un espace d’apprentissage, de partage, de fête, de création – et celle de l’arrêté municipal ordonnant la destruction du campement par des pelleteuses dont le texte est énoncé froidement par une voix off. L’absurdité et la violence désincarnée de cette voix représentant le pouvoir officiel contrastent avec l’action joyeuse et vivante des habitants, artistes, architectes, chercheurs, riverains, tous maîtres d’œuvre d’un projet d’insertion pensant les différents besoins de ses usagers (salubrité et sécurité, sociabilité, éducation, culture, culte, bien-être).

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