Besançon: un document concernant Jean-Marie Bressand retiré du musée de la Résistance

Le passé de résistant du Bisontin Jean-Marie Bressand pendant la dernière guerre est partiellement remis en question.

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Un document écrit en 1995 par Jean-Marie Bressand lui-même, connu pour avoir créé l’association internationale Le Monde Bilingue en 1951 et la Fédération mondiale des villes jumelées en 1957, a été retiré en juillet dernier du musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon.

Dans ce texte Jean-Marie Bressand, aujourd’hui âgé de 89 ans, évoquait un fait de résistance contredit plus tard par un officier français. « Au début de l'été 1942, l'amiral Canaris, Chef de l'Abwehr, donne une conférence à plusieurs centaines d'officiers supérieurs de la zone Est de la France, sur les armes secrètes de l'Allemagne. La conférence a lieu dans la salle du Soldatenkino "Casino". Je suis là, dissimulé dans le trou du souffleur, assisté de l'opérateur de cinéma, Oscar Gasparot, Yougoslave parlant l'allemand. Je recueille des informations jugées plus tard importantes par l'Amirauté britannique ». C’est ce texte qui a été enlevé de la vitrine évoquant des actions de renseignement. 

Un témoignage sujet à caution 

« Le colonel Dutriez, dans le Bulletin des Amis du Musée n°19 de 2005, a démontré que ce témoignage était fortement sujet à caution. Devant l’invraisemblance de l’affirmation de M. Bressand, nous avons donc - comme il se devait logiquement - opéré le retrait de ce cartel oublié », explique Vincent Maliet, conservateur du patrimoine, directeur suppléant des Musées de la Citadelle de Besançon.

Il précise que « si de nouvelles preuves devaient être apportées de l’engagement dans la collaboration de Monsieur Bressand, il sera de notre devoir d’en tenir compte ». Cependant, complète Vincent Maliet, «nous ne pouvons pas faire de procès à M. Bressand, certains aspects sont démontés, mais pour autant on ne peut pas mettre en cause son passé de résistant sur toute la période».  

Allenbach réclame le retrait total 

La semaine dernière Jean-Philippe Allenbach a fait savoir qu’il allait déposer aux archives les dossiers laissés par ces oncles résistants. Ces documents contiendraient  des éléments rajoutant au trouble qui n’a jamais cessé d'exister depuis le lendemain de la 2ème guerre mondiale sur l’attitude de Jean-Marie-Bressand pendant la guerre.

Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon, aurait d’ailleurs demandé récemment à des historiens une évaluation de la biographie de l’ancien président de la Fédération mondiale des villes jumelées.

Du coup, Jean-Philippe Allenbach, connu par ailleurs pour être le président fondateur du Mouvement Franche-Comté, demande que la partie de la vitrine consacrée par le musée à Jean-Marie Bressand soit complètement retirée. Il estime que le retrait de cette première pièce n’est que le début du « détricotage ».

En attendant que les historiens se penchent sur les documents déposés prochainement aux archives, Vincent Maliet précise : «Nous ne possédons pas aujourd’hui de pièces historiquement incontournables pour suivre M. Allenbach dans sa formulation globale».   

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