Bourgogne Franche-Comté: cacophonie autour du rapprochement des universités

La coopération entre les deux entités universitaires est diversement appréciée par les collectivités locales et le monde de l’entreprise invités à se joindre au mouvement.

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A la suite de leur rapprochement, esquissé sous forme de PRES (Pôle de recherche et d’enseignement supérieur), les universités de Franche-Comté et de Bourgogne, ont organisé vendredi à Dole un comité d’organisation stratégique. Collectivités locales, représentants des entreprises et autres partenaires de l’enseignement supérieur étaient invités à évoquer leur attente et leurs propositions par rapport à la synergie mise en œuvre au niveau universitaire.
 
L’objectif principal du futur PRES, qui s’appuie sur un partenariat initié depuis 2007, est de constituer dans les deux régions un ensemble d’enseignement supérieur et de recherche puissant, avec 50 000 étudiants et 2500 enseignants-chercheurs, bien identifiable sur la carte de l’Europe entre la région parisienne et Rhône-Alpes.
 
Sophie Béjean, présidente de l’Université de Bourgogne et Claude Condé, son homologue franc-comtois, s’attendaient-ils à une ambiance à ce point crispée ? En tout cas, « ça tirait dans tous les sens » a noté un témoin, médusé. Les chefs d’entreprises s’étonnant des querelles de clochers universitaires et estimant qu’il fallait passer à l’acte plus rapidement, d’autres réclamant plus de lisibilité et visibilité et la possibilité de recruter dans les deux régions plutôt qu’à l’étranger… Certains universitaires accusant la rectrice de Besançon de ne pas connaître le sujet de la réforme des collectivités et cette dernière, craignant qu’on se trompe de chemin, réclamant la mise en place d’un planning…
 
Décidément, on a rarement vu une réunion aussi tendue. Ce sont finalement les élus qui ont mis un peu d’huile dans les rouages à l’instar de Marie-Guite Dufay. « L’urgence est là pour créer un vrai centre de gravité universitaire. L’enjeu est phénoménal, il faut rapprocher nos excellences et créer une dynamique sans laquelle les deux universités n’ont pas d’avenir », a estimé la présidente du conseil régional de Franche-Comté.

« Je salue le mouvement qui a commencé et assure que les Régions se veulent accompagnatrices », a-t-elle conclu. Même souci d’apaisement chez François Patriat, président du conseil régional de Bourgogne qui a retenu comme positif « la matérialisation de l’existence de cette coopération entre les universités, les collectivités locales et les entreprises ».

 
Il ne restait plus au président de l’Université de Franche-Comté de noter, à minima, que « personne n’a mis en cause le rapprochement ». Claude Condé a relevé avec satisfaction que « les choses ont changé et, qu’après les suspicions historiques entre les deux universités, il fallait mesurer le chemin parcouru ». Son homologue dijonnaise a enfoncé le clou : « Notre devenir ne peut être défini qu’à l’échelon interrégional. Arrêtons de croire que nous sommes mauvais et peu visible ».
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