Châlonnais-sur-Saône : Gilles Platret, maire LR, cité à comparaître pour homicide involontaire

Le maire LR de Chalon-sur-Saône Gilles Platret est cité à comparaître vendredi, dans un procès pour homicide involontaire après la noyade accidentelle de trois enfants en 2018 dans un lac de la ville où l'interdiction de baignade n'aurait pas été clairement indiquée, selon la partie civile.

© Hélène Loget

Le 8 juillet 2018, trois enfants de neuf, onze et treize ans se noyaient dans le lac des prés Saint-Jean à Chalon-sur-Saône. La déclivité est brutale dans cette réserve d'eau: la profondeur y chute soudainement de 50 cm à plusieurs mètres. La baignade y est donc interdite par un arrêté municipal du 28 mai 1999. Mais l'unique panneau "baignade interdite" posé sur les lieux était rendu invisible par la végétation.

La partie civile accuse donc Gilles Platret, un ancien vice-président national de LR, de n'avoir pas respecté une circulaire du ministère de l'Intérieur de 1986 obligeant les maires à "faire signaler par des pancartes très visibles les lieux où la baignade est dangereuse". L'avocat de la mère des enfants a en conséquence fait citer le maire, le contraignant ainsi à être partie au procès alors qu'il n'a jamais été mis en examen malgré une plainte de la partie civile.

Seuls deux enfants savaient nager

M. Platret n'était pas présent ce vendredi, représenté par son avocat Me Levent Saban. À ses côtés, Aurélie Holl, poursuivie pour homicide involontaire. Ex-compagne du père des enfants, Assad Issoufi, c'est à elle qu'il avait confié leur garde le 8 juillet 2018.

Ce jour-là, trois adultes et 13 enfants s'étaient rendus sur les berges du lac où barbotaient six enfants, dont seuls deux savaient nager.

Aurélie Holl affirme avoir ignoré que la baignade était interdite et que le lac était dangereux. "Comment, dans un milieu urbain, on peut laisser en l'état (ce lac) sans signaler partout qu'il est interdit, non de se baigner, c'est insuffisant, mais d'entrer dans l'eau ?", s'interroge son avocat Ramazan Ozturk auprès de l'AFP.

L'interdiction de se baigner est "de notoriété publique", ont assuré tous les adjoints municipaux.

Les parents situés à plus de 100m des enfants

La mère des enfants, Lallia Konate, séparée du père, tient pour responsable Aurélie Holl qui n'a pas surveillé les enfants et les avait autorisés à se baigner.

L'enquête a montré que les trois adultes surveillaient les plus petits des enfants qui jouaient dans un bac à sable, se trouvant ainsi à plus de cent mètres des autres enfants qui étaient dans l'eau, et sans avoir vue sur eux.

(AFP)

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