Dermatose bovine : des milliers d’animaux sous haute surveillance dans le Doubs

Suite à un premier foyer de dermatose nodulaire contagieuse bovine (DNC) confirmé samedi dans le Jura, le préfet du Doubs a souhaité faire un point sur la situation dans le département ce 13 octobre 2025. Au total, 247 communes, sur les 563 du département, sont concernées. Des règles strictes de confinement sont en vigueur.

© Hélène Loget

Au vu de cette situation, le préfet du Doubs, Rémi Bastille, a longuement réuni ce lundi matin les services de la préfecture, de la Direction départementale des territoires (DDT), de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP), ainsi que la Chambre régionale d’agriculture et la gendarmerie nationale.

"La règle est claire. Il n’y a pas de déplacement d’animaux"

"La règle est claire. Il n’y a pas de déplacement d’animaux", affirme ce lundi Rémi Bastille, le préfet du Doubs qui souligne toutefois l’exception de laissez-passer qu’il conviendra de demander expressément auprès de la préfecture.

Avec un cas recensé à Ecleux dans le Jura, la frontière est désormais fine avec le Doubs. Si fine qu’un périmètre de protection de 20 km autour du foyer a été mis en place. Ainsi, chaque bovin se situant dans cette zone sera inspecté par un vétérinaire dépêché par les services de l’Etat. Une vaccination massive est également enclenchée. Au total, 11.000 animaux sont sous surveillance sur 95 exploitations.

Liste des communes sous protection (dans un rayon de 20 km)

Une deuxième zone, dite "de surveillance" a été dessinée dans un rayon de 30 km autour de l’épicentre de l’infection. Si toutes les bêtes ne seront pas systématiquement inspectées, elles seront toutefois soumises à une vaccination massive. Pourquoi ? "Car le Stomoxe (mouche charbonneuse) se déplace à la vitesse de 5 km/jour", précise Christophe Chambon, vice-président de la chambre d’agriculture du Doubs. Cette zone concerne 123.000 animaux.

Un appel au bon sens des agriculteurs

Philippe Monnet, président de la Chambre interdépartementale d’agriculture Doubs-Territoire de Belfort, Lionel Malfroy, président du groupe de défense sanitaire, et Christophe Chambon insistent sur l’importance de respecter les règles mises en place afin d’éradiquer cette maladie : "Nous pouvons lutter contre la maladie, mais cela impose que les habitudes changent. Nous sommes aux côtés des agriculteurs pour construire ensemble un scénario", souligne le président qui affirme que la chambre d’agriculture est ouverte à toutes les interrogations.

En plus du confinement des animaux, il s’agit également de respecter des règles telles que "la fermeture des fenêtres", "le confinement des bottes dans un coffre"… Des "choses simples pour lesquelles les règles de sécurité doivent être mises en application", nous précise-t-on.

Concernant la propagation de la maladie au cas d'Écleux, il s'agit vraisemblablement d'un "mouvement illégal d'animal", selon Christophe Chambon. Une enquête épidémiologique a été lancée.

Rassurer la population sur la consommation de viande et de produits laitiers

Pour rappel, la dermatose nodulaire contagieuse n’est pas transmissible à l’homme. Christophe Chambon, vice-président de la chambre d’agriculture du Doubs, veut mettre les choses au clair : "il n’y a aucun risque sanitaire" : "Cela ne contaminera ni les humains, ni les produits transformés (viande et produits fromages). Il n'y aura pas non plus de perte de prix", prévient le vice-président.

La gendarmerie du Doubs effectuera des contrôles aléatoires dans le département.

Enfin, un mouvement des animaux sera permis seulement 28 jours après la vaccination et uniquement dans la zone dans laquelle ils se trouvent.

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