Désormais, les patients en oncologie au CHU de Besançon peuvent manger ce qu’ils veulent, quand ils veulent…

Dans le cadre de la Semaine nationale de la dénutrition, le CHU de Besançon informe d'une grande nouveauté au sein de l'établissement et plus particulièrement au coeur de son service oncologie. Il s'agit d'une vitrine permettant aux patients de manger quand ils le souhaitent et surtout, ce dont ils ont envie... Objectif : donner plus d'autonomie alimentaire pour prévenir de la dénutrition.

© Élodie R.

Les patients atteints de cancer, du fait de la maladie et des traitements, présentent un risque de perte d’appétit considérable qui peut aller jusqu’à la dénutrition. Et ce, alors même que leur état nutritionnel constitue un enjeu pour permettre la réussite des traitements.

"Au sein de l’hôpital de jour d’oncologie, les plateaux, servis à heure fixe, repartaient bien souvent sans avoir été consommés ou seulement très partiellement", rapporte le CHU de Besançon dans un communiqué. Face à ce constat, l’équipe du service a conduit une enquête auprès des patients pour mieux cerner leurs attentes. Les résultats ont été étudiés en lien avec les nutritionnistes et des mesures ont été proposées en concertation avec l’unité de production culinaire.

Une vitrine en libre service

Une vitrine réfrigérée a ainsi été installée dans le service, remplie chaque matin avec différents aliments salés et sucrés, choisis en fonction des retours des enquêtes et de ce qui était ou non consommé sur les plateaux. Le patient peut s’y servir à tout moment de la journée, lorsqu’il a faim ou tout simplement lorsqu’il en a envie. Il peut choisir ce qui le tente et ce, quelle que soit l’heure : un sandwich, un laitage, de quoi se faire une salade composée... À midi, les malades qui le souhaitent peuvent toujours bénéficier d’un plateau servi en chambre.

© CHU de Besançon

Selon le CHU, "cette nouvelle organisation permet d’impliquer davantage le patient tout en répondant mieux à ses attentes et besoins alimentaires. Elle permet aussi de mieux satisfaire les malades pris en charge en dehors des heures de repas. Les différents acteurs impliqués constatent également une diminution du gaspillage alimentaire."

Très bientôt, deux nouvelles vitrines seront installées, soit un point de self-service dans chaque aile de l’hôpital de jour. Autre amélioration à venir : la mise à disposition de micro-ondes, pour pouvoir élargir la carte proposée.

"Toute l’équipe s’investie dans ce projet et participe aux missions supplémentaires que cela implique : remplissage quotidien des vitrines, stérilisation hebdomadaire et débarrassage de plateaux à toute heure de la journée", souligne l'établissement hospitalier, qui rapporte également que les patients font "régulièrement part de leur satisfaction." 

Un stand d'information le 9 novembre

Dans le cadre de la Semaine nationale de la dénutrition, le CHU animera un stand d’information le 9 novembre 2023 de 10h00 à 16h00. Le but : sensibiliser les usagers, mais aussi les accompagnants et les professionnels de santé. Des tests de dépistage de dénutrition et des dégustations de compléments alimentaires seront proposés sur place. Médecins et diététiciens présenteront les moyens de prévention et de prise en charge de la dénutrition et des astuces pour adapter son alimentation…

"La prévention et la prise en charge de la dénutrition nécessitent l’implication d’un ensemble d’acteurs : personnels médicaux, paramédicaux, administratifs, de restauration...", assure le CHU de Besançon, "les proches sont aussi des alliés précieux." Le CHU dispose d’une équipe de 24 diététicien(ne)s. Le comité de liaison alimentation nutrition (CLAN) a, entre autres missions, la sensibilisation et la formation des professionnels de santé, au dépistage et à la prise en charge de cette pathologie.

© CHU de Besançon

La dénutrition 

En France, plus de 2 millions de personnes souffrent de dénutrition, une pathologie encore trop méconnue. La dénutrition se caractérise par un déséquilibre de la balance énergétique : les apports sont insuffisants au regard des besoins nutritionnels. Cette maladie silencieuse peut concerner tout le monde, y compris les personnes en surpoids. Chez les enfants et les adultes jeunes, elle est le plus souvent le corollaire d’une pathologie sévère : cancer, pathologies digestives, anorexie mentale… Chez les patients âgés, de nombreuses causes supplémentaires peuvent intervenir : l’isolement, les troubles cognitifs, des problèmes bucco-dentaires, la polymédication, etc.

Prise en charge trop tardivement, la dénutrition peut avoir des conséquences irrémédiables. Elle entraine une perte de poids, de muscle et de force, provoque de multiples carences et un affaiblissement de la santé. Le risque de complications médicales et chirurgicales est augmenté, de même que le délai de cicatrisation des plaies. Le pronostic vital peut être engagé.

(Communiqué)

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