Dette publique : la Cour des comptes ne préconise pas “l’austérité” mais un effort de “redressement”

La Cour des comptes ne préconise « en aucun cas l’austérité » pour apurer dans l’avenir la dette générée par la crise du Covid-19, a affirmé mardi 30 juin 2020 son nouveau premier président Pierre Moscovici, tout en appelant le gouvernement à redresser les finances publiques.

"La Cour préconise le sérieux (...), la prévisibilité, en aucun cas l'austérité", a déclaré Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse pour présenter le rapport annuel de l'instance sur la situation et les perspectives des finances publiques. "Lorsqu'il y a un choc majeur, la puissance publique joue, et c'est logique, son rôle d'assureur de l'économie et la dette augmente. Mais ce qui est important, c'est de parvenir ensuite à baisser celle-ci", a-t-il insisté.

"Nous sommes dans une démarche bienveillante, à l'écoute des fractures sociales du pays, ce qui n'est pas contradictoire avec le sérieux d'un redressement", a-t-il encore indiqué. Dans son rapport publié mardi la Cour s'inquiète particulièrement de la "soutenabilité" de la dette publique qui devrait gonfler à près de 121% du produit intérieur brut (PIB) cette année, avec une contraction du PIB de -11%, selon les prévisions du gouvernement.

"Le chemin qui doit être poursuivi, c'est de contrôler de manière crédible la dynamique de la dette". "Il faut qu'il y ait une trajectoire durable, équilibrée du redressement de nos finances publiques, avec une programmation des finances publiques dont nous souhaitons qu'elle soit mise en place rapidement", a défendu M. Moscovici.

La Cour attend notamment que le gouvernement ne tarde pas à définir cette trajectoire, par exemple dans le cadre de la future loi de programmation des finances publiques qu'elle attend "au plus tard" au printemps prochain. "Il ne nous appartient pas de dire à quel rythme" ce redressement devrait se faire, "mais je pense qu'il n'y a pas besoin d'attendre", a estimé le premier président.

Il a aussi refusé de commenter la volonté du gouvernement de séparer la dette issue du Covid-19, de la dette préexistant à la crise, comme l'a annoncé lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "Nous n'avons pas expertisé" cette proposition, a simplement répondu M. Moscovici.

(AFP)

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