Doubs : les proches de Leonarda dénoncent le non-retour de sa famille

Dans le Doubs, les proches de Leonarda ont dénoncé samedi le non-retour de l’ensemble de la famille Dibrani, déçus des résultats de l’enquête administrative sur les conditions d’expulsion de
l’adolescente.

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"Je suis triste. Ce n'est pas étonnant que Leonarda ne souhaite pas revenir seule. Toute seule, sans sa famille, elle irait où ?", s'est demandé Léa Boillod, la meilleure amie de Leonarda en apprenant que l'adolescente rom kosovare de 15 ans ne reviendrait pas en France.

Samedi, le président François Hollande a déclaré que Leonarda Dibrani pouvait, si elle en faisait la demande, revenir seule en France pour finir sa scolarité. Mais la jeune fille a refusé d'abandonner sa famille au Kosovo. "L'Elysée savait évidemment que Leonarda refuserait. C'est de l'hypocrisie et du cynisme", a estimé Fabrice Riceputi, membre de Réseau éducation sans frontières (RESF) dans le Doubs. 

Jean-Jacques Boy, autre membre de RESF dans le Doubs qui a médiatisé l'expulsion de Leonarda, prévient qu'il continuera "la mobilisation pour demander le retour immédiat de l'ensemble de la famille Dibrani et l'arrêt des expulsions, qui ne pourra se faire que par la modification de la loi Besson, loi la plus scélérate faite en matière d'expulsion".

L'expulsion controversée de Leonarda est "conforme à la réglementation en vigueur"

Le rapport de l'enquête administrative, rendu public samedi, estime que l'expulsion controversée de Leonarda est "conforme à la réglementation en vigueur", mais que les forces de l'ordre "n'ont pas fait preuve du discernement nécessaire" en interpellant la collégienne lors d'une sortie scolaire.

"C'est vraiment injuste, ils l'ont arrêtée devant tout le monde, elle a eu honte, ça ne se fait pas", a dénoncé Léa Boillod, chez qui Leonarda a dormi la veille de son départ pour le Kosovo. "Faire descendre un enfant d'un car scolaire pour le remettre à la police devant tous ses camarades, c'est inadmissible. Ils auraient au moins pu la laisser finir son année scolaire en France, avec sa famille, vu qu'elle était intégrée et que le dernier enfant est né ici", a renchéri son père, Philippe
Boillod.

"S'il y avait eu une faute avérée de la part des policiers, toute la famille aurait pu revenir, là elle ne reviendra pas", a regretté Gérard Guinot, porte-parole du Comité de soutien des sans-papiers du secteur de Pontarlier (Doubs), qui a suivi la famille Dibrani pendant trois ans.

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