Empoisonnements de patients à Besançon: “n’importe qui a pu le faire”, plaide l’anesthésiste

Le  médecin anesthésiste de Besançon, soupçonné d’avoir volontairement empoisonné sept patients, dont deux sont morts, affirme n’avoir « rien fait ».

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"Je n'ai rien fait", "n'importe qui a pu le faire", se défend-il. "On m'accuse de crimes odieux que je n'ai pas commis", a déclaré le médecin anesthésiste de 45 ans. "Je suis traité et accusé injustement. Je souhaite qu'on respecte ma présomption d'innocence", clame ce praticien réputé de Besançon dans un entretien à l'Est Républicain.

L'anesthésiste est soupçonné d'avoir volontairement introduit, à sept reprises, des doses mortelles de potassium et d'anesthésiques en salle d'opération, et plus précisément dans des poches de soluté de réhydratation. Les sept patients concernés, âgés de 36 à 53 ans, ont fait des arrêts cardiaques et deux n'ont pas pu être réanimés.

 L'une des thèses des enquêteurs est que le suspect provoquait volontairement des arrêts cardiaques pour pouvoir venir en "sauveur" réanimer les patients. Une hypothèse "délirante", du point de vue de ce père de trois enfants passionné par son métier, reconnu par ses pairs, et qui décrit sa vie de famille comme heureuse.

"C'est complètement aberrant"

"Sous prétexte de l'adrénaline, comme si on n'en avait pas assez, je m'amuserais à injecter des produits toxiques à des personnes, pour ensuite aller les réanimer? C'est complètement aberrant", dit-il au journal.

Trois incidents ont eu lieu à la Polyclinique de Franche-Comté et quatre, dont les deux mortels, à la Clinique Saint-Vincent de Besançon. Concernant les faits de la Polyclinique, en 2009, "j'étais absent de l'établissement pour les deux derniers d'entre eux", s'insurge le praticien.

"N'importe qui avait accès au bloc, n'importe qui a pu le faire".

Selon lui, les conclusions de l'enquête diligentée en 2012 "notent qu'aucun élément ne permet de dire qu'il s'agit d'un acte de malveillance". À l'époque, cette enquête avait été classée sans suite. Pour les incidents survenus en janvier à la Clinique Saint-Vincent, où l'anesthésiste travaillait jusqu'à sa mise en examen, il admet un "acte de malveillance".

Quelqu'un a "mis l'anesthésique dans la poche de paracétamol", mais "c en'est pas moi, affirme-t-il, "n'importe qui avait accès au bloc, n'importe qui a pu le faire".

Les enquêteurs analysent une quarantaine d'autres incidents similaires, dont une vingtaine mortels, pour vérifier s'ils sont d'origine criminelle. 

(Source : AFP)

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