Le procureur a commencé par exprimer sa "toute profonde compassion" envers les proches de la victime avant de revenir sur le déroulé des faits.
Une femme tuée par arme à feu près de son véhicule
Aux alentours de 7h00, la police nationale est alertée après des coups de feu entendus dans le secteur. À leur arrivée, les policiers découvrent une femme de 32 ans, inanimée à proximité de son véhicule. Elle est décédée par arme à feu, touchée par "une arme longue de type carabine de chasse, équivalent à un calibre 7.62", a précisé le procureur, "une carabine de chasse puissante", a ajouté Laurent Perraut.
Très rapidement, les soupçons se tournent vers son ex-compagnon, un homme de 34 ans, résidant à Ornans.
Un lourd dispositif des forces de l'ordre et l'intervention du Raid
Selon le procureur Logelin, le mis en cause "s’était retranché, seul, mais toujours armé" à son domicile lorsqu’il a été localisé. La gendarmerie met alors en place un périmètre de sécurité à Ornans.
Le Raid, dépêché depuis Strasbourg et Nancy, entame des négociations avec l’individu. Celui-ci est finalement interpellé sans incident après des négociations "au bout d’une heure et deux appels téléphoniques". Il a été placé en garde à vue pour une durée pouvant aller jusqu’à 48 heures avant sa présentation à un juge d’instruction.
En tout, ce sont une cinquantaine d'effectifs de la police nationale qui a été mobilisée dont 13 opérateurs du Raid de Strasbourg et Nancy, 8 enquêteurs du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Besançon, brigade des atteintes aux personnes, 3 techniciens de la police technique et scientifique, " de nombreux relevés ont été faits", précise Laurent Perraut, et 6 opérateurs de groupe d’appui opérationnel de DIPN 25, "un groupe activé pour potentiellement intervenir au sein de l'appartement avant que le Raid arrive", indique le directeur interdépartemental de la police nationale du Doubs. Du côté des effectifs de la gendarmerie, 12 fonctionnaires de la section d'intervention se sont également positionnés à Ornans pour sécuriser les lieux.
12 fonctionnaire de la section d’intervention
Autopsie, auditions et investigations téléphoniques
L’enquête pour assassinat se poursuit. Des auditions de témoins sont en cours, de même que des investigations téléphoniques. L’autopsie de la victime est prévue vendredi après-midi.
L’association France Victimes 25 a été saisie par le parquet pour accompagner les proches et témoins des faits.
Un suspect déjà connu des services de police et de justice
Le suspect est bien connu des autorités. Entre 2019 et 2024, il avait été condamné à cinq reprises pour infractions routières, dégradations, ainsi qu’en 2024 pour harcèlement moral sur une ancienne compagne. Il faisait l’objet d’un sursis probatoire sous le contrôle d’un juge d’application des peines, mesure liée à cette précédente condamnation.
La victime avait déposé deux plaintes en 2025
La victime avait déposé plainte en février 2025 des "faits d’atteinte à la vie privée" impliquant le suspect. Lors de son audition, elle avait déclaré que, "malgré leur relation conflictuelle, elle n’avait pas été victime de violence et qu’il n’avait pas d’arme à sa connaissance", a indiqué le procureur Logelin.
Le parquet avait été informé de ces faits en août 2025 et avait décidé en septembre d’une convocation devant un délégué du procureur, prévue fin novembre avec l'homme.
Une seconde plainte avait été déposée le 7 octobre pour des dégradations sur son véhicule, pour lesquelles elle soupçonnait déjà le mis en cause. "Cette procédure était toujours en cours à l’heure actuelle", a précisé le procureur.
Dispositif de protection : un bouton "Mon Shérif" attribué en octobre
La victime bénéficiait d’un accompagnement par France Victimes 25. Elle avait été reçue le 20 octobre et une rencontre avec une psychologue avait été organisée. Le lendemain, l’association avait sollicité le parquet pour l’attribution d’un bouton "Mon Shérif", un dispositif d’alerte. Le jour-même, le parquet avait donné son accord et l’appareil lui avait été remis le 24 octobre.
"On n’a pas connaissance de nouveaux contacts ou de menaces entre la victime et le mis en cause pendant cet accompagnement", a précisé Cédric Logelin, ajoutant que "le sursis probatoire qui était en cours était lié à une autre personne" et "qu’il n’y avait pas d’interdiction de contact sur la victime des faits d’aujourd’hui" dans le cadre de cette mesure judiciaire.
L’enquête se poursuit pour éclaircir les circonstances exactes de ce féminicide.
