Fin des quotas laitiers : quelles conséquences pour la Franche-Comté ?

Les risques sont connus. La suppression des quotas pourrait entraîner une augmentation de la production engendrant une baisse des prix du lait, ainsi qu’une modification de la gestion des espaces. Le Conseil économique social et environnemental régional (CESER) a réalisé une étude sur les pistes d’action possibles pour la filière franc-comtoise.

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À compter du 1er avril 2015, la réforme décidée par l'Union européenne prendra officiellement effet, faisant ainsi disparaitre un dispositif de la politique agricole commune qui permettait de réguler l’offre et la demande. Une mesure contre laquelle se sont déjà opposés plusieurs producteurs laitiers et défenseurs de l’environnement.

La région perdante pour ses AOP ?

Dans ce contexte, la présidente de Région, Marie-Guite Dufay, a demandé au CESER d’analyser les effets potentiels sur le secteur laitier local. "L’idée, en toile de fond, est de se demander si la Franche-Comté ne va être perdante sur ses AOP si l’on part du principe que tout le monde va produire beaucoup plus", remarque Jean-Pierre Benoit, qui a animé le groupe de travail au CESE.

Durant 18 mois, une douzaine d’auditions auprès de professionnels (DRAAF, CIGC, CNIEL…) ont ainsi été menées pour dégager des pistes d’actions et de réflexions.
S’il ressort que la Franche-Comté est marquée par une forte économie laitière avec 5 AOP et 2 IGP, elle doit s’attacher à une nécessaire démarche collective dans l’avenir "pour transformer les risques potentiels en atouts."

Des pistes adoptées à la majorité

Pas forcément négative, la suppression des quotas pourrait permettre de valoriser le potentiel de la filière locale selon le CESER. Il s'agirait avant tout de "produire plus et mieux", ce qui implique aussi un gros travail sur la préservation environnementale face à l’intensification de l’activité. Le Conseil préconise ainsi de conforter l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs, l’appui aux investissements et l’aide à la modernisation des bâtiments d’élevage, entre autres. Il évoque aussi la mise en place d’un observatoire regroupant la profession laitière régionale pour prévenir les éventuels déséquilibres et écoulement des excédents de lait.

"En l’absence de cadre, il faut tenir compte des faiblesses pour mieux réagir à l’ouverture des marchés", souligne Christine-Noëlle Baudin, rapporteur de l’étude. À travers l’appui au programme Modlait sur l’ensemble du territoire, le Conseil invite aussi à gagner en compétitivité sur les coûts de production. Une compétitivité que l’on retrouvera également dans une plus forte dynamique à l’export.

Le rapport, qui a été présenté le 18 juin dernier, a été adopté par l’assemblée à la majorité des suffrages exprimés (6 voix contre de la CGT). Il sera prochainement disponible et téléchargeable en ligne.

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