Forte hausse de la lutte anti-blanchiment en Suisse à cause du printemps arabe

Les autorités helvètes de lutte contre le blanchiment d’argent ont constaté en 2011 une forte hausse de leur activité en raison du printemps arabe, selon des chiffres publiés ce lundi par Berne.

Le Bureau suisse de communication en matière de blanchiment d'argent, créé en 1998, a enregistré un nombre record de dénonciations par des banques ou des intermédiaires de cas suspects, représentant un montant cumulé lui aussi record de 3,3 milliards de francs suisses (2,75 milliards d'euros).

Pour la cinquième année consécutive, les communications ont augmenté pour atteindre 1.625 cas en 2011 (+40%), soit autant que les années 2009 et 2010 réunies.

135 cas pour 600 millions de francs-suisses

Le Bureau a enregistré 135 cas concernant l'Egypte, la Tunisie, la Libye ou la Syrie, représentant un montant de près de 600 millions de francs suisses. En 2010, ces pays n'étaient visés par aucun soupçon.  Des soupçons d'escroquerie, de corruption et de trafic de drogue sont à l'origine de la plupart des dénonciations.

En revanche, le nombre et le montant des communications liées à des soupçons de financement du terrorisme sont bas. Le Bureau en a reçu 13 en 2011 (10 en 2010), pour un montant total de 152.000 francs suisses (23 millions en 2010), le plus faible montant depuis dix ans.

La plupart des communications émanent de banques installées en Suisse. Les sociétés de transfert de fonds sont aussi de bons informateurs et ont quadruplé leurs communications en 2011.

Cette hausse est à mettre en particulier sur le compte d'un seul intermédiaire financier qui s'est rendu compte, après plusieurs opérations de vérification, que des transferts de fonds étaient liés à un trafic de drogue.  Sur ces communications, 91% des cas ont abouti l'année dernière à des poursuites judiciaires, contre 87% en 2010.

(Source AFP)

Quitter la version mobile