GE Belfort : les salariés de la branche nucléaire manifestent contre la suppression de 238 emplois

« GE = fossoyeur d’emplois » : des centaines de salariés de General Electric ont manifesté lundi 29 mars 2021 à Belfort pour protester contre la suppression de 238 postes en France dans la branche nucléaire du géant américain.

© Page Facebook-Intersyndicale General Electric Belfort

Les manifestants, 350 selon la police, 400 selon l'intersyndicale de GE Steam Power, ont rejoint plusieurs sites du groupe américain à Belfort en défilant derrière les banderoles "GE = Fossoyeur d'emploi", "GE tue" ou encore "Arrêtez de nous prendre pour des piGEons", a constaté un photographe de l'AFP.

"GE a lancé un plan social sur la filière nucléaire française qui risque d'avoir de gros impacts sur les projet en cours et la mettre en péril", a déclaré le délégué CFE-CGC Laurent Humbert. "Si la France veut conserver une filière nucléaire, alors l'Etat ne doit pas la laisser tomber en déshérence", a-t-il souligné.

238 emplois menacés dont 200 postes d'ingénieurs

L'entité Steam Power, spécialisée dans les turbines pour centrales nucléaires et à charbon, est concernée par un plan social visant à supprimer 238 emplois en France, dont 200 postes d'ingénieurs à Belfort.

Ce plan s'ajoute à ceux qui ont touché ces derniers mois les filières Hydro (équipements pour barrages), Gas (centrales au gaz) ou Grid Solutions (réseaux électriques). En novembre, le syndicat CFE-CGC avait évoqué la suppression de 3.000 postes au total sur cinq ans, chiffre démenti par la direction.

La présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté Marie Guite-Dufay s'est associée à cette mobilisation pour "protester contre ce nouveau coup dur pour les salariés", soulignant que ces 200 postes représentaient "autant de compétences vouées à disparaitre". "Au-delà de la filière nucléaire, c'est la souveraineté énergétique de la France et son mix énergétique qu'il faut préserver", a-t-elle ajouté.

"L'Etat ne devrait pas laisser le domaine de l'énergie à des entreprises comme General Electric, qui mène saccage sur saccage sur des sites industriels dans le pays", a estimé Laurent Humbert.

"GE devra faire des efforts"

Une délégation de salariés a été reçue à la préfecture du Territoire de Belfort à l'issue de la manifestation. Une nouvelle mobilisation est prévue vendredi, à l'occasion d'une réunion à laquelle doit notamment participer la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a indiqué le délégué syndical.

Le maire (LR) de Belfort, Damien Meslot, a indiqué dans un communiqué avoir obtenu auprès de Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, l'assurance du maintien d'un nombre minimum de 1.275 salariés sur le site de Belfort.

Le ministre a cependant considéré "que les objectifs d'investissements ne sont pas atteints et que GE devra faire des efforts dans ce domaine", selon M. Meslot.

(AFP)

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