General Electric : le maire de Belfort estime la position du gouvernement “éloignée de la réalité”

Le maire de Belfort Damien Meslot (LR), s’il est satisfait d’avoir obtenu une réponse de la ministre déléguée chargée de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher à propos de ses interrogations sur l’usine General Electric de sa commune ce mois de décembre, craint cependant que le discours du gouvernement « soit éloigné de la réalité ».

© Page Facebook-Intersyndicale General Electric Belfort

GE a multiplié ces derniers mois les plans sociaux et M. Meslot a récemment estimé que le groupe américain aurait supprimé "plus de 1.200 emplois directs" à Belfort sur les 4.300 personnes que comptait le site en 2015. L'élu avait fait part de ses craintes à la ministre en octobre. Agnès Pannier-Runacher lui a répondu, par une lettre du 15 décembre.

"Le bassin d'emplois belfortain, qui dispose de compétences rares dans les métiers du nucléaire, et d'un tissu d'entreprises structuré autour de la Vallée de l'Energie, a naturellement vocation à bénéficier" du plan de relance de la filière nucléaire, estime la ministre. Cela "permettra de maintenir et développer un outil industriel qui a joué et jouera un rôle clé pour l'édification de notre système électrique".

Agnès Pannier-Runacher souligne la "totale vigilance" du gouvernement pour que les salariés bénéficient de "solutions constructives (...) à la hauteur des moyens" de GE. Elle souhaite aussi "contribuer à la diversification des activités en capitalisant sur les compétences uniques du territoire", et met en avant notamment la nouvelle filière de l'hydrogène.

"Je crains toutefois que ce discours soit éloigné de la réalité"

Elle annonce enfin la mise en place d'un comité de pilotage, dont sera membre la commune de Belfort, "pour coordonner l'ensemble des initiatives". Des assurances qui restent insuffisantes pour Damien Meslot: "Si ces mots sont effectivement suivis d'effets, je serais rassuré, voire satisfait, pour l'emploi et pour nos habitants. Je crains toutefois que ce discours soit éloigné de la réalité", note-t-il.

"Je ne serais réellement rassuré que dans le cas où les activités présentes à Belfort seraient rachetées par un consortium autour du groupe EDF", souligne-t-il. "C'est la seule solution qui permettrait de mettre en oeuvre une politique industrielle de l'énergie qui protégerait le savoir-faire et les compétences en France." "En ce qui concerne les moyens consacrés au domaine de l'hydrogène, nous verrons quelle part des 9 milliards d'euros d'investissements prévus en France d'ici 2030 bénéficiera à notre département", conclut le maire de Belfort.

(AFP)

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