La trame est historique. En 1793 sous le régime révolutionnaire de la Terreur, à 57 ans, Claude-Nicolas Ledoux, architecte du roi, est arrêté pour "aristocratie". Il est écroué le 29 novembre à la prison de la Force à Paris. Il sera libéré le 13 janvier 1795.
S’appuyant sur cet épisode de la vie de l’architecte de la Saline d’Arc-et-Senans, Jacques Rittaud-Hutinet imagine ce que celui-ci vit, durant cette période de détention d’un peu plus d’un an, aux côtés d’autres détenus. Mêlant la réalité à la fiction, son roman lui permet d’évoquer les différents travaux de Ledoux, son projet de cité idéale, ses visions prophétiques, en mettant "en perspective le tempérament, parfois violent, toujours généreux et passionné d’un homme qui résuma, par ses idées et ses œuvres, la philosophie des Lumières".
Une Franc-Comtoise, personnage clé
Personnage clé du récit, imaginé par l’auteur, Délia, la femme du geôlier, tombée amoureuse de Ledoux, n’est autre qu’une Franc-Comtoise. L’écoutant et admirant son travail, elle rend son incarcération plus agréable, notamment en lui apportant des victuailles de son pays. Extrait choisi : "…elle portait un long plat sur lequel trônaient deux saucisses venues des plateaux de Morteau, elle les considéraient comme les meilleures du monde. Assorties d’un fromage de Comté, elles offraient au goût une profondeur et un fruité incomparables que Ledoux préférait à tout autre depuis son séjour à Arc-et-Senans. Si ajoutait un pot rempli d’une substance molle dite cancoillotte…"
En pratique :
Jacques Rittaud-Hutinet, "Claude Nicolas Ledoux et la Terreur", Cabédita, octobre 2013, 192 pages, 22 euros. En vente en librairie.