“Je crois beaucoup aux vertus de la culture et du patrimoine”

À une semaine de son départ, nous avons rencontré Nicolas Bousquet, chef depuis 2011 du service développement culturel des musées du centre de Besançon, afin de tirer un bilan des années durant lesquelles il a oeuvré à mettre en place des événements accessibles au plus grand nombre. Le 19 juin 2023, il prendra la direction des musées de Chambéry et laissera sa place à Julie Autard, précédemment en poste à la direction de la "Vie des quartiers" de Besançon.

Nicolas Bousquet, chef depuis 2011 du service développement culturel des musées du centre de Besançon, © Hélène Loget

Passionné par l'art depuis sa plus tendre enfance, Nicolas Bousquet se rappelle d'une sortie scolaire qui l'avait captivé : "Nous étions allés visiter le musée d'Art et d'Archéologie du Périgord. J'ai été fasciné. Comme celui de Besançon, ce musée contient des collections encyclopédiques, archéologiques et beaux-arts", précise-t-il. Une curiosité et un amour pour les musées qui sont finalement restés ancrés...

Plus tard, Nicolas suivra un cursus en Histoire de l'Art à Bordeaux. Il passera ensuite le concours d'attaché de conservation. Jeune diplômé, il débutera sa carrière professionnelle au musée d'archéologie précolombienne de Fort-de-France comme chargé de recherche puis travaillera pendant 10 ans à la direction des musées d'Art Sacré d'Allauch (Bouches-du-Rhône).

C'est en juin 2011 qu'il rejoindra le musée des Beaux-Arts et d'archéologique de Besançon afin de mener à bien sa réhabilitation et son développement. Afin de faire vivre le musée qui était alors fermé, Nicolas mettra en place un projet "hors les murs" à Planoise où il touchera près de 30.000 personnes.

En 2018, il constituera également "Le Cercle de Pâris", nommé comme tel en hommage à Pierre-Adrien Pâris (1745-1819), collectionneur et ami des artistes qui légua l'ensemble de sa collection à la bibliothèque de Besançon. Le Cercle de Pâris est aujourd'hui constitué de plusieurs mécènes.

Nicolas Bousquet, chef depuis 2011 du service développement culturel des musées du centre de Besançon, © Hélène Loget

Les musées du Centre repensés pour toucher tous les publics

À l'instar du musée des Beaux-Arts (rouvert en 2018) une première refonte du parcours muséal a été menée au musée du Temps en 2013 puis une seconde en 2020.

Pour y parvenir, plusieurs paramètres ont été pris en compte : une médiation numérique, des outils tactiles, un espace d'atelier pédagogique... En soit, une production de contenus différents et universels.

Selon Nicolas Bousquet, l'important "était d'atteindre et de rendre accessibles les musées à tous les types de publics" : "Il a fallu effectuer tout un travail afin d'aller au-delà d'un public d'habitués. Je pense notamment à de jeunes enfants, à des demandeurs d'asile, des personnes en EHPAD, atteintes d'un handicap, hospitalisées ou encore prison. Tout a été mis en œuvre afin d'adapter l'offre aux attentes de chacun. Je crois beaucoup aux vertus de la culture, de l'art et du patrimoine, pour apporter à la fois du bien-être aux habitants, mais aussi des sujets de réflexion afin de les amener à mieux être intégrés dans la société", assure-t-il.

Le travail d'accessibilité numérique a notamment été possible avec la collaboration de la société Livdeo. Cette dernière a mis au point un logiciel permettant de "scanner" les œuvres et d'en avoir : une explication en trois langues différentes, une audiodescription ou encore un descriptif en langue des signes (LSF).

En complément des outils numériques, les projets développés prennent aussi leur sens lors d'événement artistique comme : la "gestuelle des tableaux", "l'opéra-musée" réalisé avec Sentimental Noise ou encore le spectacle "espace-sonore" dédiée aux personnes en handicap visuel.

Nicolas Bousquet prendra la direction des musées de Chambéry le 19 juin prochain.

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