Ce projet est justifié par des objectifs de "gestion durable des populations d’ongulés", visant à "limiter les déséquilibres sylvo-cynégétiques" constatés localement, notamment dans certaines forêts publiques et privées.
L’ASPAS dénonce une "destruction injustifiée de la biodiversité"
L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) du Doubs s’oppose fermement à cette initiative. Elle appelle les citoyens à exprimer un avis défavorable dans le cadre de la consultation publique. Selon l’ASPAS, "il s’agit d’une destruction de notre biodiversité chamois pour le simple loisir chasse pratiqué par moins de 2 % de la population du Doubs, sans aucune légitimité écologique et environnementale avérée."
L’association souligne que "les supposés dégâts agricoles et forestiers liés aux chamois du Doubs ne sont absolument pas avérés ni significatifs pour l’espèce", contestant l’argumentaire avancé par les autorités.
Une population en baisse selon les associations, encadrée selon la DDT
L’ASPAS alerte sur la situation démographique du chamois dans le département : "2 500 chamois ont été abattus par la chasse sur les 5 dernières années", ce qui, selon elle, aurait conduit à une "baisse des effectifs d’environ 50 % sur cette même période". Elle estime la population actuelle à "environ 1 500 mammifères dans le Doubs", pour un département comptant 550 000 habitants et 150 000 bovins domestiques.
Du côté de la DDT, le projet précise que les fourchettes proposées s'appuient sur les données transmises par les fédérations de chasse et les structures locales de gestion de la faune, sans pour autant détailler les chiffres précis de population de chamois dans le document de synthèse.
L’ASPAS avance également un argument écologique : la prédation naturelle exercée par le lynx. Selon elle, ce dernier "prédate environ 10 % des effectifs chamois (et chevreuils) du Doubs", contribuant à une régulation naturelle de l’espèce. Dès lors, l’association juge "totalement illégitimes" les abattages artificiels "du point de vue écologique et biodiversité".
Des valeurs opposées sur la place du chamois
L’ASPAS insiste sur une vision éthique et écologique : "Les chamois du Doubs sont un cadeau de la nature [...] ce sont des êtres vivants, sensibles et emblématiques de nos montagnes." Elle critique une approche qu’elle juge dominée par des intérêts minoritaires : "L’intérêt général doit primer sur les privilèges d’une minorité."
La DDT, quant à elle, affirme dans le projet que l’objectif est de maintenir des populations viables tout en assurant la "préservation des habitats forestiers" et en répondant à des problématiques "d’équilibres sylvo-cynégétiques" constatées sur certains territoires.
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Les citoyens sont invités à donner leur avis sur le projet d’arrêté préfectoral via le site officiel du département avant le 30 juillet 2025. L’ASPAS encourage une mobilisation citoyenne pour, selon ses mots, "laisser la voix de la nature reprendre enfin ses droits".