Actuellement, les prévisions du COR (Conseil d'orientation des retraites) sont basées sur un taux de fécondité de 1,8, a rappelé son président Gilbert Cette devant la mission d'information de l'Assemblée sur la baisse de la natalité. "On va revenir sans doute sur cette hypothèse dans notre prochain rapport", car "on est à 1,6" aujourd'hui, a-t-il ajouté.
Or une telle révision du taux de natalité entrainerait mécaniquement un abaissement de la prévision de croissance économique de 0,15 point par an sur les décennies à venir, a indiqué M. Cette. A l'horizon 2070, cela représente "60 milliards d'euros de recettes publiques" globalement en moins, soit "le budget du ministère de la Défense" a-t-il averti.
"Si on dégrade de 1,8 à 1,6 le taux de fécondité, on dégrade le déficit du système (des retraites) de 60% à l'horizon 2070", a de son côté indiqué Nathanaël Grave, un responsable de la prospective à la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). "Le système de retraite a une sensibilité inouïe à la démographie", a confirmé Renaud Villard, le directeur général de la Cnav.
Une atténuation temporaire ?
Cette dégradation de la natalité intervient dans un contexte démographique déjà tendu. Même en prenant en compte l'hypothèse d'un taux de fécondité de 1,8, il y aura en 2070 un cotisant pour un un retraité pour le régime général, contre 1,5 aujourd'hui, a rappelé M. Villard. Face au déséquilibre démographique, l'augmentation du taux d'emploi de la population peut être une "atténuation temporaire" du phénomène, a indiqué Gilbert Cette.
Renaud Villard a aussi rappelé que l'immigration était un moyen d'augmenter très rapidement le nombre de cotisants. "En général, les migrants sont plutôt de jeunes adultes en âge de travailler", a-t-il indiqué.
(Source AFP)
