Une équipe dijonnaise met au jour un nouveau mécanisme impliqué dans les troubles du neurodéveloppement

Une avancée scientifique majeure a été annoncée ce jeudi 11 décembre par l’Université Bourgogne Europe. Les chercheurs de l’équipe GAD (Genetics of rAre Diseases) du laboratoire CTM, Unité Mixte de Recherche 1231 associant l’Université Bourgogne Europe et l’INSERM, ont identifié un mécanisme inédit impliqué dans certaines formes de troubles du neurodéveloppement. Ces travaux sont menés sous la direction du Professeur Antonio Vitobello, spécialiste en génétique médicale.

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Le groupe de recherche a mis en évidence le rôle central de deux protéines, PTBP1 et PTBP2, dans plusieurs pathologies rares touchant des enfants. Selon le communiqué, les chercheurs ont "mis en évidence le rôle déterminant de protéines particulières, les protéines PTBP1 et PTBP2, dans plusieurs formes de troubles du neurodéveloppement".

Les travaux révèlent un lien inattendu entre le développement du système nerveux central et celui du squelette. L’équipe décrit "un lien inattendu entre le développement du système nerveux central et celui du système squelettique, via des mécanismes cellulaires atypiques". Les résultats ont été publiés dans le Journal of Clinical Investigation, l’une des revues internationales les plus reconnues dans le domaine biomédical.

Des organoïdes cérébraux pour étudier le développement du cerveau

Afin d’explorer les effets des variations génétiques identifiées, la Dr Laurence Duplomb-Jego a développé un modèle innovant basé sur des cultures 3D de cellules souches pluripotentes induites humaines. Ces structures, appelées organoïdes cérébraux, sont décrites comme des "véritables modèles miniaturisés du cerveau embryonnaire".

Selon l’équipe, ils "permettent d’étudier le développement cérébral à l’échelle de la cellule unique et ouvrent la voie à des explorations fonctionnelles inédites, tout en réduisant le recours à l’animal".

Un financement ANR pour soutenir les recherches

Les avancées de l’équipe GAD ont également été reconnues par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR). Le projet consacré aux protéines hnRNP et aux organoïdes cérébraux a été sélectionné dans l’appel générique 2025. Il bénéficiera d’un financement de 400.000 €, destiné à accélérer la compréhension des mécanismes moléculaires en jeu dans les troubles du développement.

Ce soutien s’ajoute à celui du Programme d’investissement d’avenir (PIA) Maladies Rares – Résoudre les impasses diagnostiques, ainsi qu’à l’implication de la communauté de la génétique humaine à Dijon, portée par les Professeures Christel Thauvin et Laurence Olivier-Faivre.

Une équipe reconnue sur la scène internationale

L’ensemble de ces recherches, déjà salués par la communauté internationale, renforce la position de l’équipe GAD comme acteur majeur en neurogénétique et en modélisation cérébrale. Le laboratoire souligne également son ambition d’attirer de nouveaux talents : jeunes chercheurs, ingénieurs et doctorants motivés par la compréhension des maladies génétiques rares.

La publication associée, intitulée "PTBP1 variants displaying altered nucleocytoplasmic distribution are responsible for a neurodevelopmental disorder with skeletal dysplasia", parue le 28 septembre 2025 dans le Journal of Clinical Investigation, rassemble un consortium international de plus de 100 chercheurs.

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