La vie serait plus chère pour les femmes que pour les hommes…

Certains produits de consommation courante, comme les rasoirs, sont plus chers pour les femmes que pour les hommes. Le ministère de l’Economie se penche sur cette « woman tax » ou « taxe rose »…

Le ministère de l'Economie a demandé un relevé de prix sur une série de produits visés par un collectif selon lequel pour un même produit ou service, les femmes payent plus cher que les hommes. 

"On s'est rendu compte que sur des produits de consommation quotidienne, les femmes étaient systématiquement taxées", raconte Gaëlle Couraud, du collectif féministe Georgette Sand, confirmant une information relayée dans le Parisien lundi 3 novembre 2014. Elle cite l'exemple, relevé dans un magasin, de rasoirs, que les femmes payent 0,8 centime de plus que les hommes, mais pour seulement 5 rasoirs lorsque le paquet pour hommes en contient 10. 

Selon le cabinet du ministre Emmanuel Macron, cette enquête, lancée ce lundi matin, va servir "à faire une évaluation de relevés des prix sur les catégories de prix cités par ce collectif" et "à mesurer la réalité des écarts", a-t-on précisé à l'AFP. Les résultats de cette enquête pourraient être connus "dans les semaines à venir", selon le cabinet. 

Le collectif a mené une enquête dans un magasin essentiellement, Monoprix, à laquelle une pétition, signée par près de 20.000 personnes, a été adressée, pour lui demander d'égaliser ses tarifs. L'enseigne a répondu qu'elle veillait "naturellement à n'introduire aucune discrimination dans les prix des produits proposés à ses client(e)s"

Mais les différences de prix se retrouvent aussi dans une multitude de services, comme chez le coiffeur, puisque les femmes payent davantage que les hommes, même pour une coupe courte, ou au pressing : "Pourquoi le chemisier d'une femme coûte-t-il plus cher chez le teinturier que la chemise d'un homme?", s'interroge Gaëlle Couraud. "Nous avons voulu mettre en lumière l'existence de cette 'woman tax' ou 'taxe rose', mais nous aimerions qu'une étude plus complète soit menée sur ce sujet", poursuit-elle.

De son côté, une source du secteur a rappelé que "d'après une ordonnance de 1986, les prix en France sont librement déterminés selon la responsabilité des professionnels"."Il y a des segments de marché où les personnes ont envie de payer plus cher: si le consommateur est prêt à payer un euro de plus et que le coût de production est inférieur à cette somme, l'entreprise va lancer ce produit, sans que rien ne l'en empêche", a souligné cette source.

Julie Devaux, consultante en stratégie de marques à l'agence Blackandgold, estime que certains produits destinés aux hommes comme la gamme de yaourt "Danone Men", Yopla de Yoplait ou encore Danio de Danone, des yaourts taille XXL fortement protéinés, "répondent à une réelle demande, des vrais besoins de consommation qu'ont les hommes"."Comme la bière à la framboise qui correspond à une envie de femme car elle est moins amère, plus facile à boire", ajoute-t-elle, expliquant toutefois que "c'est au cas par cas que l'on voit si c'est opportuniste ou pas de la part de la marque".

La secrétaire d'Etat pour les Droits des Femmes a assuré à l'AFP qu'une fois qu'une photographie du secteur aura été établie, une rencontre avec les différents acteurs du secteur sera organisée "pour voir, du distributeur au producteur où se forge cette inégalité des prix" et pour redresser la barre.

Le phénomène de la "woman tax" a déjà été constaté aux Etats-Unis. Selon Pascale Boistard, des études ont évalué à environ 1.400 dollars par an la surtaxe payée par les femmes sur tout un tas de services et produits.

(Source : AFP)

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