Laissez-vous conter de bien belles histoires au FRAC

Quatre nouvelles expositions évoquent la notion de récit, de temps, de narration et de langage au Fonds régional d’art contemporain à Besançon. Quatre raisons de plus de s’y rendre. A Voir du 6 février au 8 mai 2016

Comme à l’accoutumée, la découverte des œuvres débute en rez-de-chaussée, dans cette grande boîte noire qui fait fi du monde extérieur. Ange Leccia nous propose une immersion à travers un film vidéo, "Audrey", montrant une jeune femme bercée sur une musique des Pink Floyd. Le mouvement se veut répétitif, les images se superposent.

Un 21ème siècle revisité au futur antérieur

Première impression de temps suspendu. Qui se confirme quelques minutes plus tard  au contact de trois vidéos de Guy de Cointet, présentant sur un plan fixe le détail d’un cadran d’horloge. L’aiguille des minutes progresse imperceptiblement.

Quand l’artiste genevoise Marie Velardi propose, elle, d’accélérer le temps à travers une frise chronologique autour du XXIème siècle de 5m de long. Mais ici, les événements présentés sont tirés de fictions passées, d’où son intitulé "Futurs antérieurs" : en 2019, se construit un néo-Tokyo suite à sa destruction par une bombe ; en 2035, un virus décime les populations humaines à la surface de la terre, condamnés à vivre sous terre…

Ces trois œuvres font partie des acquisitions récentes du FRAC et sont intégrées à l’exposition du même nom. Le temps y est évoqué, mais aussi l’espace. Comme dans cette pièce de l’Autrichien Hans Schabus recréant la constellation à même le sol. Le visiteur est invité à déambuler entre les boules de cire figurant les planètes, et à se mesurer à l’immensité ramenée à l’échelle humaine.

Vos mouvements en direct : "les regardeurs font l'oeuvre"

Au fil de notre déambulation, nous sommes ensuite amenés à découvrir l’exposition collective "Légende" qui réunit 18 artistes et huit productions. Installées au premier étage du FRAC, les œuvres racontent toutes ici une histoire, certaines par le biais de leur propre processus d’élaboration. Notre préférence va à l’installation de Dora Garcia, "Instant narrative", qui par le biais d’un dispositif de projection vidéo et d’un rédacteur, conte ce qui se passe en direct.

"Cela met en abîme la question de l’exposition qui ne vit que par ceux et celles qui la visitent", explique Laurent Buffet, commissaire de cette exposition. Un peu à l’image de ce que disait Marcel Duchamp : "ce sont les regardeurs qui font l’œuvre".

Des performances le week-end

Deux temps de performances viennent également animer cette exposition : l’artiste Nicolas Koch décrira par téléphone et depuis chez lui ce qu’il fait pour qu’un scribe retranscrive ses propos sur place et Tsuneko Taniuchi proposera de revivre ses expériences par le biais de comédiens (chaque week-end).

Restent cette installation : "The last silent movie" de Susan Hiller appartenant à la collection du FRAC Bourgogne, qui nous invite à la découverte de 25 langues éteintes et l’exposition consacrée à Morgane Vié, jeune artiste diplômée de l’ISBA de Besançon, qui questionne les codes photographiques et ses usages populaires (roman photo, portrait, album de famille…). L’ensemble est visible à partir du 6 février et jusqu’au 8 mai à la Cité des arts.

Samedi 6  février à 15h30 

Dimanche 7 février à 16h30

Nicolas Koch

En parallèle ou les histoires d’ordinaires.  Une fois par semaine, durant l’ouverture de l’exposition, une expérience a lieu. Pendant trente minutes le Frac devient un espace virtuel dans lequel l’artiste évolue à distance (chez lui) grâce à une entité narrative prenant forme humaine en la personne de Thomas : son avatar.

Entrée libre

Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h (jusqu'à 19h le week-end). Entrée : 4 euros et gratuit aux moins de 18 ans.

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