Le Muséum de Besançon va réintroduire 290 Écrevisses des torrents dans la nature

Accompagné de l’Office français de la biodiversité (OFB), le Muséum de Besançon s’apprête à réintroduire dans un ruisseau des Vosges du Nord 290 Écrevisses des torrents juvéniles dont l’espèce est en danger critique d’extinction, a-t-on appris ce jeudi 23 septembre. Cette opération s’inscrit dans le cadre du plan de sauvegarde « Espèces animales en danger au sein de la Réserve de biosphère transfrontalière (RBT) (Vosges du Nord) – Pfälzerwald (Allemagne) ».

Ecrevisses des torrents © Citadelle de Besançon

Pour préserver cette espèce qui est devenue extrêmement rare en France, le Muséum de Besançon s’est engagé dans un programme ambitieux de reproduction ex-situ (hors de la nature), commandité et financé par le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord. L’objectif de ce programme d’élevage est de renforcer les chances de survie de l’espèce par des réintroductions dans des ruisseaux ayant perdu leurs populations d’écrevisses. Ces 290 juvéniles sont nés en juin 2021 à Besançon, et sont issus de quelques adultes prélevés dans la nature.

La réussite de cet élevage unique en son genre a permis de déterminer des éléments inconnus de la biologie de cette espèce. "La plupart des paramètres qui conditionnent la maitrise de l’ensemble du cycle de vie ont été identifiés, ce qui permettra à l’avenir de garantir le succès de la reproduction en aquarium", souligne La Citadelle qui abrite le Muséum de Besançon. "Ce travail réalisé par les équipes du parc zoologique est essentiel dans ce programme de sauvegarde de cette espèce fragile. Le lien entre conservation dans la nature et travail en parc zoologique prend ici pleinement sens."

L’Écrevisse des torrents

L'Écrevisse des torrents, qui était jusqu'en 2015 observée en Lorraine et en Alsace, est désormais uniquement présente sur deux cours d'eau alsaciens (OFB, 2016). Les dernières investigations sur le terrain en 2016 par l’Office Français de la Biodiversité ont montré un recul de cette espèce. Actuellement, les dernières populations d'écrevisses des torrents sont isolées sur les secteurs apicaux des cours d'eau, fragilisées par leur isolement et une extrême sensibilité des milieux.

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